jeudi 29 novembre 2007

Noeuds au cerveau


J'en ai plein. Quand j'arrive à en démêler un qui m'empoisonne depuis quelques jours, un autre prend la place... plus serré, plus difficile à dénouer... Je me demande quand est-ce que la paix d'esprit prend place? Faut-il dépasser ses craintes et vivre sans soucis du quotidien pour atteindre la plénitude? Je n'en sais rien.... Je crois que l'être humain, et la femme plus que l'homme, est né insatisfait et le restera toujours...
Je passe d'un état à un autre sans répit. Il y a quelques temps je m'en faisais pour Zoé et sa maladie, qui semble prendre un caractère trop routinier dans notre vie, ce qui me gêne un peu... il ne faut pas qu'on accepte juste de vivre "avec", je ne peux pas.... Puis j'ai commencé à penser à Manon et à son entrée au collège qui approche... à son incapacité à faire du vélo alors qu'un stage VTT-Canoë l'attend dès son entrée en sixième... -stage dit d'intégration, où il serait stupide et malvenu de l'exclure...juste pour un problème de tendon trop court dans le mollet... qui ne se voit pas, mais qui la fait encore marcher sur la pointe des pieds... -...
Puis Jenfi a enchaîné les astreintes le samedi... depuis trois semaines... fatigué, moins présent... toujours aussi interrogatif sur le devenir de son service... me mettant la sombre idée en tête que nous sommes ici en sursis, peut-être... et que l'acharnement que je mets à m'intégrer dans chaque région où je passe n'est finalement qu'un épuisement inutile... puisque je vais, sans doute, un jour devoir repartir....
La fatigue morale pour ce genre de "broutilles" que la vie parsème, m'agace sérieusement... je devrais être capable de ne pas me projeter, de ne pas craindre que tout bascule puisque que la date de ces petits tracas est éloignée.... je devrais vivre au jour le jour et accepter de voir venir... réagir à l'instant même où le coup dur arrive et non des mois avant... comme si c'était un plaisir pour moi de me chagriner pour rien... comme si je devais anticiper pour ne pas avoir à subir de plein fouet les évidences... comme celles-ci... Zoé est loin d'être totalement comme ses soeurs... Manon va de nouveau connaître des moqueries scolaires comme à chaque changement d'établissement... et Jenfi va devoir intégrer un autre service en 2008...
Je rêve de plénitude, de répit... de repos dans ma tête....
Quand nous essayons de faire marcher la mécanique familiale, nous sommes tentés de se dire que chez le "voisin", tout roule comme sur des roulettes par rapport à chez nous... c'est bien sûr un leurre et je me rends compte que Jenfi et moi abritons un cocon très heureux et soudé... j'ai conscience de ma chance... je me demande juste pourquoi il faut que je rebondisse et me prépare à un éventuel nouveau cap quand tout est stable... pourquoi rien n'est acquis pour nous 5...
Je suis toujours très admirative devant les gens qui vivent dans un endroit depuis qu'ils sont petits, qui y résident même jeunes mariés... qui construisent leur petit nid autour de la naissance de leurs enfants... qui connaissent par coeur leur ville... qui bossent au même endroit depuis le début de leur carrière... où tout est limpide, tracé d'avance...
Pourquoi chez moi les lignes sont tracées sur une échelle de deux ans????....
Pourquoi suis-je toujours en suspens quelque part?
Pourquoi ai-je le sentiment que cette maison ne sera pas ma dernière?

La fin d'année approche... comme à l'accoutumée, ma flûte de champagne va faire son petit tintement sur celle de mes proches, étincellante, pétillante... le 31 sera là... joyeux, couleur doré, bercé par une musique festive... Minuit va sonner et les câlins vont ponctuer les premières secondes de la toute nouvelle année.... quand je prendrai ma maman dans mes bras, ce sera pour lui dire dans l'oreille "Prends bien soin de toi toute l'année, ma petite mère, je t'aime."... L'envie de transmettre la force de tenir la route est déroutante, lors d'une embrassade du réveillon de St Sylvestre... je suis heureuse, le repas a encore une douce saveur dans ma bouche et pourtant, j'ai toujours un goût amer à ce moment-là... comme si je faisais un pacte avec la vie... celui de reconduire tous ceux que j'aime à bon port, dans un an, au même endroit, à la même heure....
Je ne sais pas pourquoi les fins d'année m'imposent ce sentiment de peur du renouveau...
Je vois plein d'amis me dire qu'ils adorent les fêtes, que c'est leur moment préféré de l'année... je dois avouer que je n'en fais pas partie....
Dès le 10 janvier, je sais que je vais me sentir repousser des "ailes"....
Il le faut car je ne suis pas quelqu'un qui aime la torpeur.... beurk!!!!

2 commentaires:

Taïga a dit…

On a tous plus ou moins une épée de damoclès au-dessus de nos têtes. Toi, tu anticipes d'avance les changements à venir ou possibles. Alors que d'autres ne voient pas venir. Bang! Il y a un changement innatendu.
Tout peut se passer comme tu l'a envisagé ou tout peut prendre une autre tangente.

Diane Eve a dit…

N'est-ce pas un peu le propre des femmes d'anticiper ? moi aussi, je me pose des tonnes de questions pour dans six mois, un an... même si je n'ai pas les mêmes doutes que toi. Je fais partie de ceux dont tu parles : je n'ai jamais quitté ma ville natale, je bosse depuis 17 ans dans la même boîte... par contre, je n'arrive pas à trouver la stabilité sentimentale qui me manque tant... et ce n'est pas faute de ne pas essayer ! je dois être un aimant à mauvais métaux ;-)