vendredi 31 août 2007

Cinoch

Après vous avoir embêté avec mes goûts musicaux, v'là t'y pas que je vais vous parler ciné!!!(j'entends vos "oh non" de supplice jusqu'ici!!!)
Bah oui, je suis cinévore, cinéphile (ce que vous voulez!) et fière de l'être! J'ai des circonstances atténuantes. J'ai grandi dans un contexte familial qui a bien favorisé les choses. Avant le divorce de mes parents, je n'étais bercée que par les rares autorisations télé du mardi soir (je dis "rares" car j'étais petite" et mon papa n'était pas un grand permissif)... j'ai surtout le souvenir d'avoir vu "Sissi impératrice" et ses trois tomes sous toutes les coutures, "Angélique, marquise des anges" et sa recherche sans fin de son Joffrey chéri... J'ai une bonne "culture" concernant tous les Maritie et Gilbert Carpentier du samedi soir (je vous entends rire aussi, pas de bol!)... alors, c'est quand vous voulez que je vous fais les meilleures chorés des Claudettes!!!! (alors là vous vous roulez carrément par terre, inutile de me persuader du contraire!)....
Bref, ça partait mal, je le conçois....
J'ai un frangin, de cinq ans mon aîné. Un frère adorable. Il a toujours été très téloche. De par sa personnalité, il a toujours regardé tout ce qui touchait à la SF. Nous regardions comme deux petits gamins émerveillés les épisodes de Cosmos 99, de l'homme qui valait trois milliards, de Super Jaimie, du Prisonnier... sans relâche. Le choc cinématographique qui a changé mon frère à jamais reste la saga de SF la plus adulée au monde : Star Wars... il en parle encore avec émotion et délectation, achète toutes les ré-éditions et coffrets DVD, collectionne les figurines, les bouquins de Making of, les magazines qui en parlent (écran fantastique et cie...)... c'est le fan proprement dit, qui va voir chaque épisode de Lucasfilm dans la salle parisienne la mieux côtée... qui fait la queue dès l'aube pour avoir la meilleure place, coincé dans la longue file d'attente entre un Dark Vador ténébreux et un Yoda caoutchouteux... il est authentique. Il vit sa passion à fond. Je crois que mon amour pour le cinéma me vient de lui.
Nous avons eu la chance d'avoir un magnétoscope très tôt, par rapport à la moyenne des familles. J'avais onze ans quand on l'a eu. Tous nos copains et copines venaient faire des soirées vidéos, on était très sollicité!!!! J'en garde des souvenirs émus et effrayants!!!! Mon frère, étant plus vieux que moi, louait à l'époque des films du style "vendredi 13", "l'exorcist", "Les griffes de la nuit alias freddy Krugger", "the hills have eyes", "Mad max"... bref tous les films fantastiques et gore de l'époque, je les ai vus!!!!! Sans compter tous les nanars à la sauce morts vivants qui ont envahi les années 8O!!!... j'ai ensuite pu découvrir E.T, Poltergeist, les retours vers le futur (j'adorais ça!)... J'ai vu tout de même quelques films de filles comme les fièvres du samedi soir, les Flashdance et les dirty dancing, je vous rassure.... vous allez me prendre pour une folle furieuse sinon!!!!
De cette jeunesse il me reste un amour profond pour le cinéma : je suis capable de foncer voir la Trilogie du Seigneur des Anneaux comme un intimiste eternal sunshine of the spotless mind...
Je pense que le cinéma apporte beaucoup de rêve et d'évasion, et que c'est enrichissant de se changer les idées d'une façon ou d'une autre.... quand le quotidien pèse un peu.
Demain, nous avons promis aux filles d'aller à la séance de 11h voir "Ratatouille"... je suis sûre que nous allons passé un bon moment familial, Pixar ne me déçoit jamais...
Je suis une grande gosse, je l'avoue.... (ohlala, mes lectrices québécoises vont bien rire car chez eux les gosses ne sont pas vraiment des enfants parait-il????)
Je pense avec le recul que quelque part, mon frère et moi, nous avions besoin de cet échapatoire télévisuel, nécessaire pour nous écarter de la violence paternelle que nous subissions chaque soir en rentrant de l'école... nous devions faire le moins de bruit possible, respirer était déjà trop... il était plus facile pour nous de monter le son de la télé et de partir dans une vie meilleure que d'entendre ma mère surmonter une autre épreuve, un autre coup... c'était un peu de rêve à la maison... mon frère n'a jamais vraiment coupé d'avec cette habitude télévisuelle journalière, elle le réconforte et l'aide à avancer... moi, j'ai ma vie de famille qui a su m'apporter un équilibre et un bonheur sans fin... mais je reste très attachée à certains films qui ont accompagné mon enfance... surtout à ceux que j'ai vu après le divorce de mes parents, car sinon, cela s'associe trop à des choses difficiles...
Le cinéma doit rester attractif et divertissant...
"se souvenir des belles choses" est primordial... comme dirait Zabou Breitman, dans son très beau film....

mercredi 29 août 2007

démotivée...

C'est un état que je n'aime pas... Je suis une impulsive née : -le bélier dans sa splendeur irréfléchie - en constante quête du mieux - pleine d'espoir dans l'être humain - rarement mise K.O - partant du principe que ce qui ne me tue pas me rend plus forte-...
Je ne suis pas en train de mourir, donc la vie est belle.
Le seul nuage dans mon ciel bleu, c'est mon boulot. J'ai déjà fait ma crise existentielle dans "mes résolutions de rentrée", donc je ne vais pas en remettre une couche. Ceci dit, quand je pique une crise d'angoisse et me regarde le nombril, Jenfi sait par expérience que la raison de mon coup de gueule, la tuile proprement dite, arrive quelques temps après. C'est comme une boule en moi, un truc qui gratte. Une méchante intuition, une petite voix qui me dit "tu vois, ma belle, ca a parlé boulot tout l'été, carrière, niaque, et tu t'es sentie laissée pour compte?... t'as compris le message??? non? ....et bah, tiens, v'là de quoi te réveiller!!!"
Le réveil a été difficile ce matin. Triste journée de rentrée. Journée que je clame ne pas aimer. Et qui me le rend bien.
Etre assistante maternelle, c'est accepter d'avoir des départs et des arrivées constantes... avec des moments de "trou" dans le planning... Un bébé ne naît pas à la date qui convienne à chacun... c'est comme ça... je le sais...
j'ai vu des parents adorables en avril, suite au départ de ma petite Léonie que je gardais et qui est élevée depuis par sa maman... Bien heureuse... Je le comprends... d'avoir pu s'offrir ce luxe...
Ces jeunes parents sont venus une semaine après le départ de Léonie pour sa nouvelle vie sans nounou et j'ai été réservée, le soir même... Bébé pointera son nez fin juillet, sera une fille, viendra un jour le matin, un jour l'après-midi... Un beau projet... Une belle aventure à attendre... En mai, un appel m'a prévenu que le planning était maintenu...
En juin, un autre appel m'a appris que bébé faisait des siennes et que le repos était conseillé...
En juillet, j'ai appelé pour des nouvelles avant mon départ en vacances et suis tombée sur le répondeur... Souhaitant un bel accouchement et beaucoup de bonheur...
En août, aucun faire-part n'esr arrivé...
Ce matin, j'ai pris mon téléphone et ai entendu le message monocorde qui dit "ce numéro n'est plus attribué"... (moi qui croyais entendre une voix maternelle douce, épanouïe par la naissance d'un bébé rose, débordée par le nouveau rythme à trois et confuse de penser à tout sauf à faire garder ce petit trésor par quelqu'un d'autre qu'elle...)
J'ai cru à une farce...
Elle est de mauvais goût... je digère lentement depuis ce matin...

vendredi 24 août 2007

Youtube

Y a pas à dire, l'idée est bonne... moi, la musique, je suis fan... comme dirait Pascal -Obispo, bien sûr...-... d'ailleurs j'en profite pour vous dire que ce Pascal, c'est un vrai gentil (ouais, je vous vois v'nir... "mais comment en est-elle sûre, d'abord, hein????" )... Pour faire court et ne pas vous saoûler -il-fut-un-temps-où-je-travaillais-au-guichet-d'un-bureau-de-Poste-du-12éme arrondissemnt-et-dans-mes-clients-y-avait-Obispo-.... adorable... il prenait toujours le temps de bavarder, de rigoler... c'était au début de sa carrière, je vous l'accorde, pas encore de grosse tête, ... très franchement, j'avais d'autres clients acteurs et humoristes qui se la pètaient bien plus que lui...
Bref, ce soir, vu les programmes télé enrichissants (secret story, alias loft story 3), je me suis lancée dans Youtube et dans une recherche acharnée des dernières vidéos de ma Diva préférée, Kate Bush... J'ai revu mon "Running up that hill" chéri, évocateur d'une jeunesse enfuie, celle de mes 16 ans...
La même chanson par d'autres artistes:

ou

Jenfi était celui à qui je faisais tout écouter, lui assurant de ne pas regretter le voyage... il est devenu accro comme moi... chaque nouvel album de Kate était un vrai bijou pour moi, une chose précieuse qui ne devait jamais quitter mon walkman... je l'écoutais pour me bercer, me rassurer, me destresser des révisions du bac, me languir moins du manque de jenfi qui vivait loin de moi... encore aujourd'hui elle est la voix qui m'enveloppe de ce qu'il y a de plus douillet, de plus chaud... quand tout me lâche...
Je n'ai rien trouvé de bien neuf, je connais tout d'elle... son dernier album "Aerial" n'a que deux tîtres de répertoriés, en vidéos... "king of the mountain" et "the architect's dream"... dommage... celles que j'aime le plus "Sunset" et "Coral room" n'ont pas de support visuel...
Je crois que la Kate se cache, elle a mis 12 ans à revenir... elle a perdu sa maman... elle a eu un petit garçon... elle n'est plus l'excentrique Babooshka de mon enfance... je lui accorde l'envie de retraite... et la pardonne volontiers de jouer au chat et à la souris car son dernier album est un des plus beaux de sa carrière...
Youtube m'a aussi permis de voir des interviews inconnues, des duos avec Peter Gabriel que je ne connaissais pas... c'est vraiment une mine d'or pour la ménagère de moins de cinquante ans que je suis!!!!
J'en ai un peu marre d'y voir Tori Amos comparée à Kate car pour moi, c'est comme si on comparait Pascal Obispo à Polnareff (tiens le revoilà celui-là!!!!)... mais bon... j'estime que si quelqu'un peut se prévaloir de marcher dans les traces de la Bush, ce n'est que Bjork, Donna Lewis et Emilie Simon... Mais bon, ça n'engage que moi... bien sûr.
Bon allez, j'arrête mon délire pré-adolescent sur la pop des années 80... ça n'intéresse que moi!
Je vais aller chercher mon MP3 et me le coller sur les oreilles, pendant que mon homme se regarde le poker à la télé... Sur mon lecteur,y a un melting pot bien varié de ce qui se fait en ce moment, histoire d'être dans le coup, un petit peu... C'est parti mon kiki pour du Kamini!

j'y vais, j'y vais pas...?

Dure question... c'est mon dernier jour de vacances. Ce week-end, direction chez papy et mamie d'Agen pour fêter les treize ans de ma blondinette, donc je-me-la-coule-douce semble être au programme. Je reprends mardi mon train train de nounou-maman au foyer-taxi scolaire-aide aux devoirs-fée du logis-épouse-, donc je m'interroge... quand vais-je enfin redonner à mes deux palissades de jardin le coup de jeune qu'elles me réclament tant???? Je viens d'aller mettre mon sèche-linge en route (boudiou, en plein mois d'août, il est au chômage technique d'habitude!), j'ai regardé le ciel dehors par la porte du cellier, restée ouverte pour apporter un souffle léger aux chers vêtements en élasthane disposés sur des cinthres... vous savez ceux qui risquent de servir aux poupées barbie si on les dirige avec les autres vers le séchoir électrique!?... Ne me dites pas que je suis la seule à avoir fait la bêtise une fois d'oublier de trier, en mettant toute la corbeille de linge humide dans le "turlusiphon", un soir d'hiver, après un bon roupillage devant le film du dimanche soir???... Ah, je suis un cas isolé. Mince alors!
Donc je lève les yeux au ciel et bonjour la grimace. Menaçant. Franchement tarte. Le même "plafond" que celui de toute la semaine : nuages, grisaille et pluis en vue...
Le pot de lasure et les pinceaux sont dans un coin du garage, tout neufs... ils m'attendent avec le pot de laque extérieure beige qui devait rafraîchir ma porte d'entrée... côte à côte, bien sagement... ça fait un mois qu'ils me font des signes desespérés et un mois qu'il pleut à chaque fois que j'ai une journée sans invitation ou visite... journée qui serait idéale pour revêtir mon plus beau T-shirt qui a déjà connu ma période hivernale de je-repeinds-tout-ce-qui-bouge en laque rouge-basque, mon jean trop petit et troué... Cerise sur le gateau : ma coiffure hyper fashion qui ressemble à un méga plumeau sur la tête... et mes lunettes car sinon je risque de repeindre tout... sauf les palissades!
Ce ne sera pas pour aujourd'hui. Faut que je console mes pots, c'est partie remise.
Bon, j'ai un plan B, je vous rassure. La corbeille de repassage qui est posée sur ma machine à laver dans le cellier me fait les yeux doux... pas folle la guêpe... elle ne veut pas passer le week-end à végéter au risque de voir une couche supplémentaire lui tomber dessus lundi...
Je vais ramener mon attirail de "repasseuse du dimanche" dans le salon, mettre une chaîne déco...et paf, je tombe sur l'émission "le grand ménage", c'est un complot ou quoi???
Même pas le droit de me détendre devant mes blogs favoris... pfff...
Et mon Guillaume Musso (sauve-moi) qui est sur la table de salon... là tout seul, le pauvre...
Bon allez, au boulot!

jeudi 23 août 2007

Treize ans plus tôt....

Nous sommes le 23 août. Un jour comme un autre, me dires-vous... Pas pour moi. Aujourd'hui, Julie a treize ans. Elle ressemble à une blondinette aux longues jambes dorées dans sa petite nuisette d'été... le petit nez en trompette et les grands yeux bleus qu'elle garde depuis bébé... Sa journée sera cool, relax...dans la famille, il y a une règle, chacun fait ce qui lui plaît son jour d'anniversaire... on va même jusqu'à faire la recette préférée de celui qui prend un an de plus... pour Julie, le plat de prédilection, c'est la raclette. Pas trop de saison... en remplacement, nous sommes allés manger chez Buffalo grill mardi soir, l'un de ses restos favoris... Elle a trouvé cela trop sympa...
Le 22 Août 1994, il faisait très beau et chaud, pas du tout comme aujourd'hui. C'était un lundi, j'avais rendez-vous chez mon gynéco en fin de matinée. Julie était prévue pour le 4 septembre. Tout allait bien.
J'ai traîné ma grosse bedaine dans les rues de ma cité, Noisy le Grand, avec une certaine sérénité. Les vitrines de la galerie marchande du Carrefour jonché au milieu du groupe d'immeubles, arboraient de jolies couleurs encore estivales... je me souviens être passée par l'étage supérieur, pour jeter un oeil chez Catimini, un magasin spécialisé dans les vêtements de nourissons. Un petit ensemble rose et prune habillait un mannequin en plastique et je m'imaginais ma demoiselle dedans... de façon aussi floue que ce visage sans âme d'étalage... je l'imaginais brune, aus yeux foncés... mais c'était si difficile de la concrétiser... Elle me donnait joyeusement des coups de pieds dans le bidon... Je la sentais si proche... et pourtant si loin...
Mon gynéco était rassurant. Il ne pensait pas me voir dépasser le terme, et commençait à me dire, juste comme ça.
"Vous vous sentez prête, vous avez peur de l'accouchement?"
J'ai sorti un "non" évasif car je ne pouvais pas être totalement sûre de vivre le plus beau moment de ma vie sans appréhension. Il n'y avait qu'un homme pour me demander une telle chose!
Il a enchaîné.
"Je pars en vacances à la fin de la semaine, vous voulez que ce soit moi qui vous accouche?"
J'ai répondu un "oui" insistant car je connaissais sa collègue pour l'avoir testée une fois en consultation. Elle était froide, expéditive et brutale. Je ne lui ai pas dit franchement que je ne me sentais pas trop le faire sans lui, mais il a souri, compréhensif. Le sort a voulu que deux ans plus tard, sa binôme m'accouche de Manon. Malheureusement.
J'ai toujours eu en retour ce que je craignais le plus. Question d'habitude.
Il a donc proposé de casser une membrane. Il a enlevé ses gants et a lancé un "A ce soir, à la clinique"... je suis repartie avec le vertige en moi, l'absurde idée que je n'étais pas prête, que je ne savais plus trop si c'était vraiment ce que je voulais... là maintenant...
l'après-midi s'est passée avec la sensation que le travail se faisait, doucement, sans douleurs. Jenfi avait travaillé le matin et avait accueilli la nouvelle en rentrant le midi avec étonnement, puis joie subite. Il m'a bichonné et a appelé la famille, tout émoustillé.
Vers 17h, je ne tenais plus et nous avons décidé de partir. Ma petite valise était prête, depuis un mois déjà. J'ai grifonné un petit mot à Laure, la cousine de Jenfi que nous hébergions car elle avait trouvé un job d'été sur Paris. Elle était encore étudiante, et avait le caractère facile. Je savais qu'elle se dépatouillerait sans nous, et viendrait me voir le lendemain après sa journée de travail.
l'ambulancier qui nous a conduit à la clinique était très bavard, et très démoralisant. Jenfi et moi étions amusés de l'entendre bougonner "ohlala, profitez de vos dernières heures à deux, les mioches ça chiale tout le temps, les nuits sont abominables... ça n'arrête jamais.." Je lui ai dit en souriant "c'est un peu tard pour faire marche arrière, non?" ... Jenfi blaguait avec lui car il voyait bien que je commençais à me stresser. J'ai regardé le périphérique parisien défiler sous mes yeux, allongée à l'arrière... Nous approchions de Nogent sur Marne et je sentais mon coeur battre de plus en plus vite. Paris était écrasé par la chaleur, les gens marchaient en tenue légère, les terrasses des cafés étaient débordantes d'âmes festives ... je ne regardais que les bébés que je croisais, que les enfants... comme si je commençais à m'intéresser à une autre strate de la société, celle de la famille...
Je suis allée en salle d'attente vers 18h, puis en salle d'accouchement... Jenfi m'a aidée et tenue les mains lors de la pose de la péridurale... j'ai alors pu reprendre des forces et même m'endormir. J'étais bien. Vers 23h3O, j'ai senti qu'on me tapottait la joue et qu'on me chuchottait "Allez, il faut vous réveiller, bébé arrive..." J'avais fait des rêves où je voyais cent fois la bouille de Julie, où j'étais radieuse et où tout était comme dans du coton... J'ai tenté de l'expulser, mais sans succès et du coup, l'équipe médicale a pris la décision de pratiquer la ventouse. Je n'ai jamais su pousser correctement. A aucun de mes trois accouchements. Pour Julie, tout le monde a été adorable, mais pour Manon et Zoé, j'ai été franchement anéantie par les propos blessants des sages femmes : "On ne dirait jamais que vous avez déjà accouché??? Vous avez dormi aux cours de préparation ou quoi???? c'est pas bien, secouez-vous!!!!"
J'ai su après, lors d'un scanner, que j'avais une hernie discale de type paralysante. Je ne pouvais rien ressentir en dessous de la ceinture lorsque j'avais le bassin basculsé en arrière, cela accentuait le pincement discal. Le médecin qui regardait ma radio m'a dit "cette hernie est là depuis une bonne vingtaine d'années, comment se fait-il que vous ayiez eu des péridurales????"... j'ai pas su quoi dire si ce n'est "l'anesthésiste m'a regardé le dos en me demandant de me voûter et de toucher mes pieds, c'est tout..."... il a rajouté 'Ca aurait pu mal tourner, vous avez eu de la chance..."...
Julie est née à 0H20, le 23 août 1994. Elle avait des cheveux très noirs, la peau mâte et des yeux foncés en amande. Elle a été mise dans un berceau transparent à ma droite, habillée du petit pyjama jaune que je lui avais acheté. Elle était très éveillée et me fixait de son regard noir, ses deux petites mains sous son menton n'arrêtaient pas de se déplier comme si elle découvrait ses doigts...
Pour Jenfi et moi, cela reste "l'accouchement" le plus heureux. Nous y étions tous les deux, et Julie allait bien. Nous n'avons pas eu le même vécu pour celui de Manon, très traumatisant. Et pour Zoé, j'étais seule... ce fut très frustrant.
Julie a toujours été un roc, un pillier, une soupape, une joie de vivre..
Elle est notre fille aînée, celle par qui tout a commencé, celle qui a fait de nous des parents comblés... Nous avions 25 ans. La vie devant nous.
Julie, nous t'aimons plus fort que tout.
Chaque 23 août, nous avons le coeur rempli de bonheur, grâce à toi.

Julie, le 23 aout 1994.

lundi 20 août 2007

résolutions de rentrée

La fin des vacances amène toujours un petit arrière goût de bilan... une envie de reprendre sa vie en mains, de trouver "la" meilleure organisation 2007-2008 qui soit... comme si je pouvais toujours faire mieux... pour ma tribu...
Ca me met toujours la tête en vrac, je ne sais pas pourquoi... je cogite. Je refais la déco (ah tiens, si je changeais le salon aux tons beige-anis-rouge en beige-chocolat-turquoise????)... Je range, lave les jouets et prépare des paniers en osier remplis pour les petits que je garde... les crayons-pastels sont remis à neuf... la petite table pliante et la petite chaise en rotin attend Noé pour une nouvelle année de coloriage... Je fouine dans les magasins et cherche le "parc" idéal qui pourrait siéger dans mon salon la journée et disparaître facilement le soir... Je vire les anciens biberons et en prévois des flambants neufs pour la petite titounette que je vais garder à partir de la Toussaint... Ne manquant pas de me dire "du temps de Julie, c'était pas aussi moderne et pratique..." ... c'est fou ce que le temps passe... tout évolue si vite...
Bref je ne sais pas pourquoi cette envie de faire "peau neuve" me gagne avant chaque reprise scolaire... J'aimerais m'attaquer aussi à "moi-même"... perdre la trace des "magnums" ingurgités cet été et rentrer dans mon jean de cet hiver... mais je me voile beaucoup la face et ne me lance dans rien de concret... comme toujours... je m'occupe des miens, en premier lieu... moi, je suis invisible... je ne suis plus une personne qui joue un rôle social avéré... donc je m'oublie...
Ce rôle social n'est plus depuis 1996, année de la naissance de Manon... onze années ont passé, un agrément de nounou en 98, un congé parental pour Zoé en 99... des mutations successives pour Jenfi... tout cela m'a écartée de mon travail d'avant...
Nous avons beaucoup reçu ce mois-ci, et j'ai aimé chaque soirée passée entre amis, chaque moment partagé, chaque conversation sur la vie du moment...
A l'approche de la quarantaine, les carrières de chacun sont lancées, les enfants sont pré-ados ou ados, les soucis de la petite enfance et la fatigue des nuits blanches ont disparu... chacun semble faire un peu comme si les enfants avaient un peu moins besoin de temps et d'attention, comme si il était temps de penser à soi-même avant que la cinquantaine n'arrive avec son lot de déconfiture professionnelle et son amas de douleurs osseuses... chacun veut se persuader d'avoir encore un brin de jeunesse suffisant pour faire un footing d'une heure chaque soir... chacun annonce fièrement qu'il mange bio et moins riche car il faut faire attention au cholestérol, aux poignées d'amour... chacun sort le plan d'agrandissement de sa maison pour montrer la nouvelle salle de gym en devenir, la superbe piscine sortie de terre... chacun parle de son chef irrascible et complètement abruti et avoue viser une autre agence ou un autre poste pour passer à autre chose et pouvoir partir au soleil cet hiver avec la prime d'avancement... chacun est parent... et aucun ne parle jamais de sa progéniture... sauf pour dire qu'il va resserer les boulons au niveau scolaire et brandir un emploi du temps magistral où règne vie scolaire, danse, judo, psy et garderie le soir jusqu'à pas d'heure....
Chacun sauf moi...
Je comprends que leurs préoccupations ne soient pas les miennes.
Je me demande juste si j'ai loupé quelque chose... si je vis sur une autre planète...
Me suis-je à ce point oubliée? Me faut-il un électrochoc?
Hier soir, nous avons quitté le Pays Basque après quatre jours de pure détente familiale. Pendant les deux heures de route, j'ai commencé à me livrer à mon homme. J'avais le sentiment d'être décalée, endormie. Je voulais avoir son impression.
Jenfi n'aime pas que je lui parle de "grand ménage" dans ma vie... il me laisse généralement parler et finit par dire qu'il respectera mon choix...
J'ai terminé mon speech sur un laconique "je vais demander une évaluation de carrière et reprendre mes études, du moins entamer une année de licence par correspondance..., en gardant deux enfants, je devrais y arriver en bûchant le soir..."...
Hier soir, après un très bon film partagé avec Julie et Jenfi (Ne le dis à personne), j'ai regardé mes mails... une ancienne collègue de la Poste qui travaillait avec moi à Paris, avait envoyé une cybercarte à mon adresse... j'avais eu de ses nouvelles à l'automne dernier, je savais que la Poste comptait supprimer son agence postale et que sa maman développait un cancer du sein... je n'avais pas eu d'autres nouvelles depuis...
J'ai découvert un joli faire-part de naissance, et un petit mot adorable...
Un troisième bébé-fille venait d'agrandir leur noyau déjà si mignon...
J'ai été émue, étonnée, et j'ai compris que mon amie avait choisi la "Vie", le renouveau, et tant pis pour la carrière... la Poste fait tout pour faire fuir ses fonctionnaires... il n'y a pas de grande espérance quant à une évolution positive de ce côté-là... je sais que je vais recevoir un jour une proposition de démisssion ou de départ anticipé à la retraite, voire une reclassification dans une autre administration...
Jenfi a regardé le joli bébé sur la carte et m'a dit "tu vois, elle est dans le vrai, comme toi... c'est pas par hasard que tu apprends ce soir que ton amie et ex-collègue a préféré se consacrer à sa famille... réfléchis-bien, Véro, ne fais-pas ce que la société te dicte... moi je sais que tu as un rôle et que tu ne sers pas à rien..."
Il est pourtant encore loin le temps où on me demandera, après un bon repas partagé entre amis socialement établis, "Alors et toi, ta carrière???".... mais tant pis... J'ai compris le message, Jenfi. Merci.

lundi 6 août 2007

Frissons

Il flotte. C'était prévisible, il a fait très chaud tout le week-end. Enfin l'été!Nous sommes allés passer les deux jours à Agen, dans la maison familiale des parents de mon homme. Farniente au bord de la piscine, ploufs à répétition, barbecue, pouponnage de petit neveu tout juste âgé de six mois, fous rires des filles avec leur petite cousine Lilly jolie, qui a fait preuve de courage pour les suivre partout dans leurs délires...
Bref, des moments familiaux simples mais essentiels. Ceux qui passent vite et qui ne laissent pas de mauvaises pensées car on sait qu'on en aura d'autres, plein, puisque le week-end suivant, nous reçevons des amis avec leurs trois filles et que nous envisageons une journée plage à Arcachon... Dans la simplicité et la certitude que tout ira bien. C'est juste planifié. Sans craintes.
Rien n'est sûr. Ca me bouffe de le constater dans les faits divers de ce week-end. Ce samedi soir, une maman a vu son mari et son fils mourir sous ses yeux. Dans un moment de pur bonheur familial. Les fêtes foraines battent leur plein l'été, dans toutes les grandes villes de France. Nous avons déjà mis les pieds dans ce genre de manifestation, pas plus tard que le mois dernier, sur le bord de mer de l'Escala. C'était à petite échelle humaine, aucun manège n'était à sensation forte. Nous n'avons jamais pensé frôler la catastrophe.
Cette famille vivait en régon parisienne et était samedi soir à la fête foraine si réputée du coin. Le père et le fils ont pris place à bord d'un de ces manèges qui vous secouent et vous retournent dans tous les sens, jusqu'à ne plus savoir où est le ciel, où est la terre ferme. La malchance s'est assise à côté de ses deux passagers, sournoise, malsaine. Pas invitée du tout. La nacelle s'est décrochée en plein tournoiement et les deux personnes se sont écrasés face au sol, sous les yeux de cette femme restée sagement à les contempler, soucieuse de garder son repas du soir en l'état dans son estomac. Quelque part dans ce ciel d'août, sa "bonne étoile" était là, juste pour elle. Elle est repartie avec un mari et un fils en moins, choquée, anéantie. Son autre fils était dans la même nacelle mais dos à son père et à son frère. Tout le temps que les pompiers ont pris pour la desincarcération a certainement été effroyable. Il avait ses proches derrière lui, tués sur le coup...
Je me suis déjà vue dans la situation de celle qui reste au bord du manège, les bras croisés, la main qui s'agite et qui fait "non, n'insistez-pas, je ne monterai jamais dans ce machin, ça me prive pas!..."... j'ai eu peur pour Julie et son père, ravis, fébriles, dans l'attente de faire le looping de leur vie. J'ai tremblé, fermé les yeux à leurs places, supplier que le temps s'accélère pour qu'ils descendent... à aucun moment je n'ai pensé les perdre. Pas de cette façon-là.
Monter dans une voiture, dans un avion, dans un train... c'est prendre un risque. Je le sais... Il n'arrivera pas le jour (et je croise très fort mes doigts en ce moment même) où Julie me dira "maman, je sors en boîte et je reviens avec un copain, jeune permis, ok?"... plutôt faire une nuit blanche et attendre une heure s'il le faut sur le parking de la discothèque, plutôt que de vivre dans l'angoisse de ne pas la voir revenir...
Je ne sais pas pourquoi je suis si heureuse d'avoir eu ces deux jours pour me la couler douce avec ma famille au bord de la piscine... pourquoi je trouve que ma glace häagen dazs était vraiment délicieuse samedi soir, avec tout ce chocolat fondu et cette chantilly (merci Zaza!), pourquoi j'ai envie d'avoir un petit bébé garçon rien qu'en repensant à mon adorable petit neveu...
Excusez-moi pour mon humeur du jour, mais les petis moments simples sont vraiment les meilleurs... j'en suis convaincue...
N'oubliez-pas, prenez-soin de vous et de vos bout de chous...

vendredi 3 août 2007

La Provence... sans lavande!!!!!!!!!!

Je suis en vacances. Les parents de mes petits loulous (je suis nounou je le rappelle, au cas où!) sont soit en Italie, soit en train d'accoucher (du moins en ce qui concerne l'une des mamans)... donc je ne revois mon petit monde que fin août, et fin octobre... Je suis donc glandeuse à plein temps. Non, je n'ai pas vendu mes filles : elles sont bien là, en chair et en os (ouf!). Comprenez juste qu'en Catalogne, nous n'avions ni télé, ni ordi, ni téléphone... juste nos bras pour nager, nos pieds pour fouler des petits villages ornés de vieilles pierres et de fleurs magnifiques, nos rires pour montrer combien c'est bon de ne rien faire et de vivre avec 30° du matin au soir... c'était le pied.
Revenir à la maison veut dire revenir à la civilisation. Donc elles sont dans leur chambre adorée, elles se lèvent tard, traînent avec moi au petit dej, s'habillent tard, restent cloîtrées dans la fraîcheur de la maison qui repose derrière les volets mi-clos tellement il fait chaud... ressortent le soir venu pour le repas sur la terrasse et le prélassage sur les chaises longues... nous vivons sans heure, sans contrainte... ça fait du bien... moi qui suis d'ordinaire chronométrée et méga organisée... je décompresse.
Jenfi est rentré tout à l'heure, bien assoiffé après deux heures de route sans clim (plus l'habitude)... Nous avons pris un thé glacé devant l'excellente émission (anglaise) de Matt James (le jardinier des villes) diffusée sur la chaîne Discovery Real Time (pour mes amies québécoises, je signale que j'ai aussi le loisir d'y découvrir "décore ta vie", "mééééchin chingemin" et "Manon tu m'inspires"). Nous adorons le concept et le talent de ce petit paysagiste bien sympa et imaginatif. Grâce à lui, j'ai appris comment aménager mon jardin de ville à moi, grand comme un mouchoir de poche (si si, guère plus grand!)... J'ai encore du boulot concernant la déco du salon de jardin (Jenfi!!! laisse-moi faire ma table en mosaïque!!!!) mais ça commence à prendre forme...
Bref nous admirions le beau jardin que Matt James réalisait sous nos yeux quand Jenfi m'a dit entre deux gorgées de thé à la menthe.
"Il parait que la lavande a choppé une cochonnerie, un cytoplasme... ça peut toucher les jardins aussi, mais bon, pour l'instant ça râle en Provence!"
"Quoi? c'est quoi ce truc? La Provence sans la lavande, non mais où va t-on??????"
Moi la Provence, j'aime. J'ai encore jamais rencontré personne qui dise "j'aime pas" mais bon, je souligne et je réïtère, j'aime. Nous avons failli habiter à Menton. La mutation est tombée en 1997, un peu comme un cheveu sur la soupe. Nous étions encore trop fragiles et inquiets pour enlever Manon aux meilleurs hopitaux qui existent (parisiens forçément). La capitale nous a donc gardé sous son aile.
J'ai aimé Menton. Très beau. Très chaud. Très classe. Nous avons failli faire mourir étouffé le type de la première agence immobilière dans laquelle nous m'étions les pieds, mais bon, il a survécu.
"Alors vous cherchez un appartement de type..."
"4, un appartement pour un couple avec deux enfants...."
Il est devenu blême. j'sais pas comment je devais le prendre : à son air, il fallait qu'on appartienne à la catégorie "retraités friqués", "gagnants récents du loto" ou " couple de cadres sup parisiens habillés en bobos, sans mioches"... sinon nous n'avions rien à faire à Menton. Fallait comprendre le message, et obtempérer.
Les couples avec deux enfants, y en a pas à Menton. Donc pas de type 4 en location.
Cela a fait tilt au niveau des ressources humaines de la Poste car un mois après, on avait un préavis de mutation pour Marseille. Trop marrant les zozos qui travaillent dans ces services. Comme si j'avais que cela à faire moi, prendre le TGV tous les mois, squatter un camping ou un Formule 1, demander aux grands-parents de venir garder les filles une semaine pour recherche de nid douillet!!!!!pfffff!
On a refusé. Bien sûr, Marseille, on aime aussi. C'était pour travailler vers le vieux port. le grand bureau de Poste, là, à côté de la galerie marchande (allez, faites un effort, bien sûr que vous voyez où c'est!)...
Une opportunité qui n'est pas arrivée au bon moment... dommage...
Moi je dis "ça devait pas se faire", voilà tout...
Bien sûr, des fois j'y repense, à ce rendez-vous manqué. Mais je suis heureuse, j'aime mon Aquitaine...
Alors vous pensez bien que si on enlève la lavande à la Provence, ça me désole... C'est comme lui enlever le pastis, les cigales, la pétanque et le mistral...
Cela fait partie du paysage, il ne faut pas y toucher...
Tiens! en parlant de Provence, je me souviens de nos dernières vacances dans le coin : Hyères, Toulon, Cassis, les merveilleuses Calanques... suivie d'une visite chez des amis dans le Lubéron (superbe!), aux Baux de Provence... Ahlala, Julie avait 10 mois, ça commence à dater, croyez-pas????
Dites les amis en question, vous voulez pas quitter Bruxelles et revenir dans votre fief familial, près de Gordes et Roussillon??????.......

jeudi 2 août 2007

Gourmandise

Aujourd'hui, je vais préparer des escalivats (euh, je vous devine clairement devant votre écran, les yeux écarquillés, le point d'interrogation clignotant au dessus de la tête, si si, je vous vois.... ne paniquez pas, je vais m'expliquer...!!)
C'est dé-li-cieux... Quand il fait chaud, c'est un régal de saveur et de fraîcheur (euh, si il pleut, c'est pas formellement déconseillé non plus!).
Odile (la cousine de mon petit mari) est celle qui les réussit le mieux, un délice! Odile cuisine merveilleusement bien. Je ne dis pas cela pour la brosser dans le sens du poil et obtenir une rallonge lors de notre visite à son mobil-home au 15 août! Non, non, je tiens à le dire, Odile est un cordon bleu. Même quand elle omet de me prévenir qu'elle a ficelé de long en large et en travers ses merveilleux choux farcis, et que j'avale tout sous son regard médusé, déclenchant une hilarité sans précédent. Encore quelque chose qui restera dans les anales de mes fameuses gaffes. Un jour, je vous raconterai les autres. Mrs Bean, c'est moi.
Donc je vais me lancer, faire "moi-même" mes escalivats, na! Nous avons des amis qui vont venir manger, dormir chez nous, sur la route de leurs vacances, au fil de ce mois. Pas question de leur faire du réchauffé ou un menu de cantine. Nous sommes des bons-vivants. Nous faisons partie de ceux qui aiment se détendre entre amis devant un bon plat et une bonne bouteille de... Bordeaux! Même si moi, mon péché mignon, c'est le Sauternes... en apéro, ou avec un bon foie gras, c'est divin. Bienvenue dans le Sud-Ouest!
Pour faire des escalivats, il vous faut un four (en général, toute bonne cuisine équipée en a un!), une aubergine, un poivron (rouge le plus souvent!) et un oignon si ça vous tente. Aujourd'hui, ce sera aubergine poivron. Point final.
Après les avoir passés sous le robinet, les disposer sur la grille dans le haut de votre four en position grill, tels quels, encore habillés de leur belle peau luisante. Les tourner dès que ça noircit (et comme dit si bien Odile, mets-les ensemble et fies-toi au poivron, sinon t'es mal barrée pour voir si l'aubergine noircit!... et oui, vous rigolez, mais je suis du style à mettre une tournée d'aubergines... et de poivrons après! je suis une authentique!)
Une fois cela fait sur chaque côté, sortir les bronzés et les faire refroidir... enlever la peau du poivron en premier avant qu'il ne refroidisse trop, et couper en lamelles, puis en longs filaments... faire de même avec l'aubergine...
Si Zoé passe dans les parages, fermer la porte de la cuisine. Sinon elle va hurler "oh, on dirait des asticots, beurk! j'en veux pas!"
Donc faire cela au calme, loin des enfants qui ont toujours le mot pour rire.
Mettre le tout dans un plat, saler et poivrer, et finir par une pluie généreuse d'huile d'olive....
Servir très frais...
C'est un régal...
En Catalogne (car c'est un plat catalan), ils le servent avec des olives, et un peu plus de poivre...
Chacun fait ce qu'il lui plaît!!!!
Allez, je ferme la page de cette note culinaire estivale...
C'est l'heure de passer à table...

mercredi 1 août 2007

Retour aux sources

Revenir au Havre, c'est revenir au bercail. Normal, j'y suis née. C'est là que tout a commencé. On reste toujours l'enfant du pays.
J'ai bien profité de mes parents, de ma mamie, de mon frère, de mes cousins et cousines. Ca fait du bien. Le temps n'était pas vraiment estival mais n'importe où sur l'hexagone, on se croirait au mois d'octobre, c'est catastrophique. La méditerranée nous nargue toujours à la météo avec son soleil éclatant mais on se console en voyant que le mistral ne faiblit pas. Perpignan, planqué tout en bas, nous rappelle combien il fait bon vivre aux abords de la Catalogne mais je n'ai pas dit mon dernier mot : Je reviendrai!!! Et puis, je m'estime chanceuse, j'ai eu ma part de soleil le mois dernier. Un peu de fraîcheur en Normandie, ça remet les pendules à l'heure. Ca remet les idées en place, ça ravive les souvenirs d'enfance.
Je n'ai pas vu les copines d'école, celles qui vivent encore sur le Havre. j'avais prévenu ma Géraldine que j'avais un planning d'établi pour les 4 jours, avec visites et repas de famille incontournables. Nos filles grandissent vite (trop vite!!!). Pour mes parents, il s'agit de ne pas louper trop de leur croissance, de leurs états d'âme qui évoluent, de leur caractère qui s'affirme. Les grands-parents sont en manque et ça se comprend. Julie va avoir treize ans, comme me disait ma maman la semaine dernière "je n'ai rien vu passer"... c'est malheureusement vrai.
Mon autre amie d'enfance, Karine, avait déserté le Havre. Direction Barcelone. Ses origines espagnoles lui rappellent chaque année qu'il fait bon vivre au delà des Pyrénées. Elle est prof (d'espagnol forçément!) et donc, l'été, elle part voir ses compatriotes!!!! Je n'ai rien à redire là dessus. Elle a raison. Moi, mes origines sont belges et béarnaises... Je doute que je sois tentée un jour de passer mes vacances d'été en Belgique. Faudrait vraiment que j'ai une contre-indication formelle par mon médecin de voir le soleil. Un truc qui n'arrive jamais. Heureusement.
Ceci dit je connais Bruxelles et ses environs, j'y ai encore (mais elle en a combien????) une amie d'enfance qui vit là-bas. Je suis allée lui rendre visite à Pâques 2005. Il a flotté les trois jours durant. La chaleur et la gentillesse de nos hôtes a permis qu'on reparte avec du soleil plein le coeur. Les belges sont très accueillants. Le chocolat (mon péché mignon) y est délicieux. J'en rêve encore.
Ouhlala, je me suis encore écartée du sujet. Chose habituelle et incontrôlable. J'aurais pu dire "Je suis montée au Havre, j'y ai fait le "plein" de famille et je n'ai pas pu voir mes amis d'école tous éparpillés sur des plages lointaines." Mais non. Cela aurait été plus court. Et plus explicite. Mea culpa. On ne se refait pas.
Ne pas revoir les bons vieux amis, cela n'a pas empêché que je reparte dans mes souvenirs de petite fille. J'ai regardé mon quartier avec nostalgie. Mon école primaire réside pile en face du balcon de chez mes parents, difficile de ne pas replonger dans les abîmes de ma scolarité. Nous passons toujours en rentrant du centre ville devant le collège où Jean-Phi et moi nous sommes connus. Il paraît tout petit. Comme tout ce qu'on a laissé derrière nos 1m40 et nos boutons d'acné.
j'ai dit aux filles qui siégeaient à l'arrière de la voiture.
"Oh regardez les filles, c'est le collège où on allait papa et moi!"
Elles ont eu un sursaut et tout est retombé à plat vite fait.
"ah ouais... il est vieux... mais c'est pas grave."
J'avais 25 années à retrancher au compteur. Pourtant en passant devant, j'ai dit à mon homme qui souriait suite à la réflexion de ces nénettes.
"Ca te semble si loin à toi?"
Il a soupiré, amusé par mon côté offusqué.
"Non, mais bon, ça date quand même un peu! Je te rappelle qu'on s'est rencontré en 1980. Pour elles, c'est le Moyen Age!"
Quoi le Moyen Age!!! Mais n'importe quoi!
Je me revois attendre devant le portail avec mon sac US kaki, maintenu sur une seule épaule sinon ça faisait trop nul. Des dédicaces faites dessus au marqueur rose paillette empêchaient de voir les trous qui marquaient les années de classe qu'il traînait derrière lui. Les parents ne rachetaient pas un sac à dos tous les ans. Si ça arrivait, y en avait toujours un pour crier dans le rang "oh purée, tes parents ont touché les allocs ou quoi????"... donc à la limite, on préférait garder notre bon vieux sac jusqu'au lycée, où là, on était noyé dans la masse. On pouvait se permettre d'arriver en seconde avec la touche de Robert Smith (des CURE) sans que ça choque personne. C'était un autre monde.
Je me revois habillée de mon jean couleur verte. C'était la mode à l'époque. On appelait ça les "Waz". Tous les jeans étaient délavés, soit en jaune, violet, ou vert. Ils avaient une forme "cigarette" et collaient bien au corps. Je devais même m'allonger sur mon lit pour l'enfiler et fermer la fermeture dès qu'il sortait de la machine à laver. Aussitôt lavé, aussitôt remis. J'étais abonnée à deux tenues maximum.
J'étais coiffée comme mes copines, les cheveux longs et lisses. Chaque matin était une torture pour mes bras qui restaient des heures en l'air pour me permettre d'obtenir la magnifique "coque" sur le haut de mon front. Il me fallait obtenir l'impeccable petite vague de cheveux, coincée dans une barette à trois francs qui ne fermait jamais bien. Et cassait en plein milieu d'un cours.
Je partais faire mes devoirs le soir chez Géraldine, quand on avait une interro le lendemain. Elle était meilleure que moi et savait que j'avais besoin d'être entourée et aidée. J'ai toujours été très maternée. Géraldine vivait dans le même groupe d'immeubles que moi, c'était pratique. On faisait nos devoirs tout en écoutant WHAM et la douce voix de George Michael. Elle l'adorait. A chaque fois que j'entends "Careless Whisper", je pense à elle.
Je faisais de la gym deux fois la semaine, le soir, avec mon amie Catherine (qui vit au Mexique et est devenue archéologue). Nous avions vu Flashdance ensemble et nous avions eu comme une envie subite de faire le grand écart sur le trottoir en sortant du cinéma. L'inconvénient, c'est qu'on était raide comme des manches à balai et qu'on se croyait méga souples. Nous avons donc réglé le problème en nous inscrivant à la gym au sol pour enchaîner un an après sur de la danse classique et jazz. J'ai adoré la danse. J'ai arrêté à la Fac. Je ne fais plus aucun sport. Ou alors uniquement en vacances avec mon homme (comme une fameuse maman de couvée de princesses!). C'est pathétique. Je voudrais faire du taikwendo (j'ai trop vu Kill Bill!!!). Quand j'en ai parlé à mon médecin, il m'a regardée avec un air dubitatif et m'a rappelé gentiment à l'odre : "vous savez que vous avez une hernie discale calcifiée, ma petite dame???"... Je n'ai pas insisté.
Je faisais tout cela pendant mes années collège. Je m'en souviens comme si c'était hier, je peux même ressentir mes "bagues" collées à mes dents du haut qui me complexaient tant. Pour vous dire comme les sensations sont intactes.
J'ai laissé la voiture continuer sa route et j'ai écouté la musique qui sortait de l'auto-radio. Julie a dit un truc tout bas qui ne m'a pas tout de suite interpellé mais elle a répété.
"Maman...??????"
J'ai percuté.
"Oui, quoi?"
"C'est quoi cette vieillerie que t'écoutes? Depuis qu'on est là, tu nous mets que des trucs du Moyen Age!!!"
Décidément, elles ont une dent contre le Moyen Age, c'est pas possible!
J'ai réalisé que j'avais mis dans le lecteur CD la compil de Cock Robin. "When your heart is weak" me berçait depuis trois minutes et j'avais donc basculé pendant ce laps de temps dans ma vie d'adolescente.
J'ai expliqué à mon aînée que c'était ce que j'écoutais quand j'avais son âge. Elle a paru amusée et m'a dit "Ah bon... bah oui, c'était pas si mal..."
Manon ne disait rien, rêveuse et fatiguée par la marche qu'on venait de faire sur le port. Zoé s'est redressée derrière mon appui tête et m'a dit "bon bah on peut mettre Olivia Ruiz maintenant, c'est ma chanteuse préférée à moi, celle que je ferais écouter à mes enfants plus tard!!!!"
J'ai rigolé.
J'adore ces petits moments rien qu'à nous.
j'aimerais tant être là quand Zoé aura de jolis bambins.
La vie passe si vite...