Revenir au Havre, c'est revenir au bercail. Normal, j'y suis née. C'est là que tout a commencé. On reste toujours l'enfant du pays.
J'ai bien profité de mes parents, de ma mamie, de mon frère, de mes cousins et cousines. Ca fait du bien. Le temps n'était pas vraiment estival mais n'importe où sur l'hexagone, on se croirait au mois d'octobre, c'est catastrophique. La méditerranée nous nargue toujours à la météo avec son soleil éclatant mais on se console en voyant que le mistral ne faiblit pas. Perpignan, planqué tout en bas, nous rappelle combien il fait bon vivre aux abords de la Catalogne mais je n'ai pas dit mon dernier mot : Je reviendrai!!! Et puis, je m'estime chanceuse, j'ai eu ma part de soleil le mois dernier. Un peu de fraîcheur en Normandie, ça remet les pendules à l'heure. Ca remet les idées en place, ça ravive les souvenirs d'enfance.
Je n'ai pas vu les copines d'école, celles qui vivent encore sur le Havre. j'avais prévenu ma Géraldine que j'avais un planning d'établi pour les 4 jours, avec visites et repas de famille incontournables. Nos filles grandissent vite (trop vite!!!). Pour mes parents, il s'agit de ne pas louper trop de leur croissance, de leurs états d'âme qui évoluent, de leur caractère qui s'affirme. Les grands-parents sont en manque et ça se comprend. Julie va avoir treize ans, comme me disait ma maman la semaine dernière "je n'ai rien vu passer"... c'est malheureusement vrai.
Mon autre amie d'enfance, Karine, avait déserté le Havre. Direction Barcelone. Ses origines espagnoles lui rappellent chaque année qu'il fait bon vivre au delà des Pyrénées. Elle est prof (d'espagnol forçément!) et donc, l'été, elle part voir ses compatriotes!!!! Je n'ai rien à redire là dessus. Elle a raison. Moi, mes origines sont belges et béarnaises... Je doute que je sois tentée un jour de passer mes vacances d'été en Belgique. Faudrait vraiment que j'ai une contre-indication formelle par mon médecin de voir le soleil. Un truc qui n'arrive jamais. Heureusement.
Ceci dit je connais Bruxelles et ses environs, j'y ai encore (mais elle en a combien????) une amie d'enfance qui vit là-bas. Je suis allée lui rendre visite à Pâques 2005. Il a flotté les trois jours durant. La chaleur et la gentillesse de nos hôtes a permis qu'on reparte avec du soleil plein le coeur. Les belges sont très accueillants. Le chocolat (mon péché mignon) y est délicieux. J'en rêve encore.
Ouhlala, je me suis encore écartée du sujet. Chose habituelle et incontrôlable. J'aurais pu dire "Je suis montée au Havre, j'y ai fait le "plein" de famille et je n'ai pas pu voir mes amis d'école tous éparpillés sur des plages lointaines." Mais non. Cela aurait été plus court. Et plus explicite. Mea culpa. On ne se refait pas.
Ne pas revoir les bons vieux amis, cela n'a pas empêché que je reparte dans mes souvenirs de petite fille. J'ai regardé mon quartier avec nostalgie. Mon école primaire réside pile en face du balcon de chez mes parents, difficile de ne pas replonger dans les abîmes de ma scolarité. Nous passons toujours en rentrant du centre ville devant le collège où Jean-Phi et moi nous sommes connus. Il paraît tout petit. Comme tout ce qu'on a laissé derrière nos 1m40 et nos boutons d'acné.
j'ai dit aux filles qui siégeaient à l'arrière de la voiture.
"Oh regardez les filles, c'est le collège où on allait papa et moi!"
Elles ont eu un sursaut et tout est retombé à plat vite fait.
"ah ouais... il est vieux... mais c'est pas grave."
J'avais 25 années à retrancher au compteur. Pourtant en passant devant, j'ai dit à mon homme qui souriait suite à la réflexion de ces nénettes.
"Ca te semble si loin à toi?"
Il a soupiré, amusé par mon côté offusqué.
"Non, mais bon, ça date quand même un peu! Je te rappelle qu'on s'est rencontré en 1980. Pour elles, c'est le Moyen Age!"
Quoi le Moyen Age!!! Mais n'importe quoi!
Je me revois attendre devant le portail avec mon sac US kaki, maintenu sur une seule épaule sinon ça faisait trop nul. Des dédicaces faites dessus au marqueur rose paillette empêchaient de voir les trous qui marquaient les années de classe qu'il traînait derrière lui. Les parents ne rachetaient pas un sac à dos tous les ans. Si ça arrivait, y en avait toujours un pour crier dans le rang "oh purée, tes parents ont touché les allocs ou quoi????"... donc à la limite, on préférait garder notre bon vieux sac jusqu'au lycée, où là, on était noyé dans la masse. On pouvait se permettre d'arriver en seconde avec la touche de Robert Smith (des CURE) sans que ça choque personne. C'était un autre monde.
Je me revois habillée de mon jean couleur verte. C'était la mode à l'époque. On appelait ça les "Waz". Tous les jeans étaient délavés, soit en jaune, violet, ou vert. Ils avaient une forme "cigarette" et collaient bien au corps. Je devais même m'allonger sur mon lit pour l'enfiler et fermer la fermeture dès qu'il sortait de la machine à laver. Aussitôt lavé, aussitôt remis. J'étais abonnée à deux tenues maximum.
J'étais coiffée comme mes copines, les cheveux longs et lisses. Chaque matin était une torture pour mes bras qui restaient des heures en l'air pour me permettre d'obtenir la magnifique "coque" sur le haut de mon front. Il me fallait obtenir l'impeccable petite vague de cheveux, coincée dans une barette à trois francs qui ne fermait jamais bien. Et cassait en plein milieu d'un cours.
Je partais faire mes devoirs le soir chez Géraldine, quand on avait une interro le lendemain. Elle était meilleure que moi et savait que j'avais besoin d'être entourée et aidée. J'ai toujours été très maternée. Géraldine vivait dans le même groupe d'immeubles que moi, c'était pratique. On faisait nos devoirs tout en écoutant WHAM et la douce voix de George Michael. Elle l'adorait. A chaque fois que j'entends "Careless Whisper", je pense à elle.
Je faisais de la gym deux fois la semaine, le soir, avec mon amie Catherine (qui vit au Mexique et est devenue archéologue). Nous avions vu Flashdance ensemble et nous avions eu comme une envie subite de faire le grand écart sur le trottoir en sortant du cinéma. L'inconvénient, c'est qu'on était raide comme des manches à balai et qu'on se croyait méga souples. Nous avons donc réglé le problème en nous inscrivant à la gym au sol pour enchaîner un an après sur de la danse classique et jazz. J'ai adoré la danse. J'ai arrêté à la Fac. Je ne fais plus aucun sport. Ou alors uniquement en vacances avec mon homme (comme une fameuse maman de couvée de princesses!). C'est pathétique. Je voudrais faire du taikwendo (j'ai trop vu Kill Bill!!!). Quand j'en ai parlé à mon médecin, il m'a regardée avec un air dubitatif et m'a rappelé gentiment à l'odre : "vous savez que vous avez une hernie discale calcifiée, ma petite dame???"... Je n'ai pas insisté.
Je faisais tout cela pendant mes années collège. Je m'en souviens comme si c'était hier, je peux même ressentir mes "bagues" collées à mes dents du haut qui me complexaient tant. Pour vous dire comme les sensations sont intactes.
J'ai laissé la voiture continuer sa route et j'ai écouté la musique qui sortait de l'auto-radio. Julie a dit un truc tout bas qui ne m'a pas tout de suite interpellé mais elle a répété.
"Maman...??????"
J'ai percuté.
"Oui, quoi?"
"C'est quoi cette vieillerie que t'écoutes? Depuis qu'on est là, tu nous mets que des trucs du Moyen Age!!!"
Décidément, elles ont une dent contre le Moyen Age, c'est pas possible!
J'ai réalisé que j'avais mis dans le lecteur CD la compil de Cock Robin. "When your heart is weak" me berçait depuis trois minutes et j'avais donc basculé pendant ce laps de temps dans ma vie d'adolescente.
J'ai expliqué à mon aînée que c'était ce que j'écoutais quand j'avais son âge. Elle a paru amusée et m'a dit "Ah bon... bah oui, c'était pas si mal..."
Manon ne disait rien, rêveuse et fatiguée par la marche qu'on venait de faire sur le port. Zoé s'est redressée derrière mon appui tête et m'a dit "bon bah on peut mettre Olivia Ruiz maintenant, c'est ma chanteuse préférée à moi, celle que je ferais écouter à mes enfants plus tard!!!!"
J'ai rigolé.
J'adore ces petits moments rien qu'à nous.
j'aimerais tant être là quand Zoé aura de jolis bambins.
La vie passe si vite...
mercredi 1 août 2007
Retour aux sources
Publié par Véro à 09:25
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2 commentaires:
j'aime bien ton blog... je vais revenir...
merci c'est gentil comme tout!
Tu es la bienvenue!
A très vite!
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