Il ne faut pas croire que cela a été douloureux pour moi... semé d'embûches, invivable... Si je suis capable de parler de ma vie de maman d'aujourd'hui, pleine de bonheur et de légèreté, tout en dévoilant ma vie d'enfant appeuré, c'est parce que j'ai justement connu deux poids, deux mesures. Le calme me plaît. C'est la seule chose à laquelle j'aspire.
Je suis la première à me remettre en question, régulièrement. A me demander si je ne choisis pas la facilité, le tout-cuit, le sans-surprise... c'est sûr, la vie de maman n'est pas faite de reconnaissance et de montée de grade... elle n'a aucune gratification. Auprès du public je veux dire. Car en ce qui me concerne, je me réjouis chaque jour de voir grandir mes enfants... elles me le rendent bien.... et c'est la plus grande gratification qui soit à mes yeux.
Je pense que j'ai besoin de vivre avec elles cet état enfantin que je n'ai pas eu... mes dix premières années... je sais trop combien elles sont constructives pour la suite, nécessaires... je ne voulais passer ni à côté d'elles, ni de moi...
Je ne suis pas quelqu'un qui croit en quoique ce soit. J'étais partie pour, au début... ma mère étant croyante. Mais des nuits entières à supplier que la peur me quitte, que le calme berce ma vie de famille, ont eu raison de ma foi...
Je n'ai donc prié pour personne quand Manon est née avec son kilo effrayant, son corps décharné... ni quand Zoé a développé sa maladie. Personne ne viendra davantage à mon secours aujourd'hui qu'hier.
Si ce passé chaotique m'a permis d'aborder les problèmes de santé de mes enfants avec philosophie... si cela m'a permis de faire l'heureux choix de les accompagner dans leur vie de petite fille... si cela m'a donné conscience de la vraie valeur des choses... alors tant mieux... je n'aurais pas voulu faire le choix de les laisser livrer bataille sans moi...
J'ai trop senti l'isolement, la douleur, la peur... pour voir dans le regard de mes filles un seul de ces trois sentiments.... je ne veux que des rires, de la joie et une vie simple... où prendre son petit déjeuner le matin sans précipitation est un luxe... où ne pas aller à la cantine est une exception rare... où prendre un bout de pain beurré, fourré d'une barre de chocolat, en guise de goûter est un rituel apaisant... réconfortant...
Je rattrape le temps perdu...
Je sais que je suis à contre-courant... que je suis "has been"...
Je prends ce qui est à prendre maintenant...
Il sera toujours temps de refaire surface dans quelques années...
Zoé sera guérie et autonome......
Elles seront plus fortes que moi, plus sûres d'elles...
C'est tout ce qui compte... car acquérir la confiance en soi à l'âge adulte est un bien dur labeur...
J'y travaille chaque jour... et ce n'est pas toujours évident...
lundi 24 septembre 2007
Grandir...
Publié par Véro à 09:45
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2 commentaires:
prendre le peu de bons moments que l on a et se dire qu ils sont énormes et supers que la vie est parcourue de chemin tordus mais que l on arrive toujours à redresser notre route, véro tu es toujours pleins de doutes de questions et de remises en questions mais au fond de toi tu prends toujours la bonne décision il faut laisser au temps le temps mais se dire que demain sera toujours un jour meilleur
bises
joelle
Décidément....c'est dingue comme je me retrouve dans ce que tu écris!
Maman au foyer, c'est mon plus beau rôle, même si pour les autres je suis juste "une personne qui ne fais rien", donner la sécurité, l'amour, l'épanouissement à ses enfants....c'est certainement le plus beau, mais aussi le plus dur et incertain des métiers....mais lorsque leurs yeux pétillent, lorsqu'ils rient aux éclats...quelle magnifique récompense!
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