dimanche 9 mars 2008

Bye bye Blogger

Ca y est, Blogger et moi, on a rompu. Bien sûr, nous avons partagé une belle expérience ensemble... mon premier blog... moi qui ai tant hésité à me lancer... je dois dire que je lui dois beaucoup...
Seulement voilà, je vous savais tous mitraillés de pubs dès le premier clic, à cause des fonctionnalités qui manquaient et qu'on avait du rajouter... ça ne pouvait plus durer!!!
J'ai eu aussi la chance de croiser sur mon chemin de blogueuse, de très belles personnes... tout au long de l'année qui s'est écoulée... je tiens à vous dire à tous combien vous comptez pour moi... combien je vous porte avec moi chaque jour dans mon coeur et dans ma tête...
Je ne pars pas, je n'arrête pas d'écrire. Je ne pourrais pas, ou plutôt je ne pourrais plus. Vous êtes tous devenus indispensables...
Merci de me suivre donc sur Wordpress... je vous promets que ce sera toujours moi... en mieux encore...
Sans la gentillesse et l'aide de mon ami L'Alcolo, rien n'aurait été possible...
Il y a des rencontres qui vous bouleversent plein de choses, là, comme ça... en un mois de temps... c'est incroyable...
Merci à m'sieur l'Alcolo, à son adorable fiancée, la Félée, pour leurs talents et le temps passé sur ma très belle bannière... à mon homme, si patient, qui va s'attaquer à transférer les photos et les vidéos d'ici à là-bas...
Et à vous tous... d'être là... toujours...
Je n'ai plus qu'une phrase...
"Qui m'aime me suive!"....
A bientôt.... sur maviedemaman.wordpress.com

samedi 8 mars 2008

Samedi de feignasse


J'ai eu une bonne petite semaine de nounou. Bon, ça va en faire rigoler certains, je le sais.
Mais tant pis... je me sens d'humeur feignasse aujourd'hui. Voilà. C'est dit. J'ai comme une envie de larvitude sur mon canapé, de café qui coule toutes les deux heures de ma Senseo, de bougies qui me réchauffent et chargent l'atmosphère de vanille (Le soleil s'est encore caché derrière un épais manteau gris... soupir...)... bref, rien de bien compliqué...
Le "plein" de courses a été fait hier soir. Par anticipation de ma flemme. Jenfi m'a accompagnée. Julie a fait la baby-sitter. Les filles, les courses, ça les saoûle. Moi aussi. Mais mon frigo rimait avec famine. Alors j'ai dû me résigner.
Le vendredi soir, j'y vais jamais d'habitude. Du moins pas vers les 18h30, heure des sorties de bureau. Je m'arrange pour y foncer une heure avant, pour éviter le flôt... mais là, je devais attendre mon homme resté en heure sup au boulot, pour une panne pas rigolote du tout... alors j'ai attendu... (y a toujours un brin de ménage à faire)
J'aime bien faire les courses avec lui, car comme je suis une tête en l'air (mêlée d'une coquette), j'oublie toujours mes lunettes (çà alors???!!! comment ça se fait????)... donc les étiquettes, bah, je les vois pas toujours... ce qui fait hurler les filles... quand je reviens avec mes sacs bourrés de trucs qu'elles aiment pas...
Elles : "Maman, pourquoi t'as pris des Kinder délices à la noix de coco????... c'est pas bon la noix de coco..."
Moi : "Quoi????... mais j'en voulais au chocolat moi!!!! Mince!!!!"
Bref, j'ai des millions d'exemples... de trucs pas bons... mais qu'on a dü manger, enfin "qu'il" a dû manger... (Jenfi est un très bon éliminateur de bêtises achetées par sa femme aveugle... ouf)
Hier c'était cool. J'avais une paire d'yeux supplémentaires avec moi.
Je suis d'abord passée à la pharmacie de la galerie marchande pour reprendre un biberon spécial allaitement (pour l'adorable bébé que je garde)... j'aime avoir tout ce qu'il me faut... j'ai bien vu que la vendeuse me regardait de la tête aux pieds avec un air de dire "Hum, vous venez d'accoucher vous??? Z'avez pris votre temps, madame, avant d'enfanter..."
Mais j'ai rien dit...
Jenfi attendait à côté de moi avec un air souriant "Elle va le faire ou pas" se disait-il....????
Et bien non, même pas.
Je suis sortie avec mon bib sous le bras sans rien dire. Je lui ai souri, à mon homme : "Quoi???... oui, j'ai vu la tête de la vendeuse. Non j'ai pas raconté ma vie comme quoi je suis assistante maternelle, patatipatata... je fais des progrès, hein???"
Jenfi est un ours et moi une bavarde. Dommage. Mais là, j'ai fait un effort surhumain. Il était tard. J'avais hâte de remplir mon caddy et de rentrer à la maison.
Manque de bol. Premiers pas dans l'allée centrale, première rencontre amicale. J'étais contente de revoir cet ami, papa d'une amie de Julie. Jenfi m'avait faussé compagnie dès l'entrée du magasin, tournant à droite d'emblée au rayon de la WII (notre cadeau de Noël en retard, merci les ruptures de stocks!!!)... Donc j'ai pris des nouvelles de l'ami en question Puis on a convenu qu'une petite bouffe ensemble serait une bonne idée. L'ami m'a dit "Ouais, super, tu vois ça avec B., elle est quelque part, là, dans les rayons, tu vas tomber sur elle..."... j'ai dit ok mais je savais que sans mes lunettes, fallait vraiment que je la percute pour la voir. Donc, je l'ai pas croisée.
Jenfi est revenu vers moi un bon quart d'heure de remplissage de bouffe après. Content de lui. Enfin détenteur de la précieuse (et trop chère) console. (Merci papa Noël)... il a commencé à regarder mes emplettes et a constaté que j'avais pas fait trop de boulettes, pour une fois.
J'ai pesté contre le nouvel aménagement des rayons du magasin le plus proche de chez nous... je ne trouvais rien comme avant. Du coup j'ai eu moins de tentations. mais j'ai aussi oublié des trucs indispensables.
Ca m'énerve.
Revenir à la maison et voir qu'il me reste 3 pastilles pour le lave-vaisselle...
Y a qu'à moi que ça arrive...
Les oublis existentiels de ce genre... comme le PQ...
J'en ai marre...
Comptez-pas sur moi pour aller chercher les pastilles aujourd'hui. Non. Sûrement pas. Un samedi, c'est l'horreur de faire les courses. c'est plus de mon âge.
Non là j'ai juste envie d'écouter les 4 zouaves (Julie, Manon, Zoé et Jenfi) qui jouent devant leur boitier magique, dans notre chambre...
De me regarder un bon vieux DVD... un déjà-vu... mais un classique...
Russel Crowe me tente bien... un petit Gladiator, ça fait de mal à personne... surtout quand c'est filmé par Ridley Scott, un des mes cinéastes préférés...
Si vous me cherchez, je suis là, à côté, sur mon canapé, recroquevillée sous mon plaid polaire, avec ma tasse de café, juste dans la pénombre d'une bougie qui vacille...
J'ai préparé mes Kleenex (une fois installée, je ne me relève pas!)... Bah oui, même si je connais le film par coeur, je chiale à chaque fois...
Surtout à la fin...
Et ce petit morceau divin n'aide pas, avouez-le... je suis toujours pleine de frissons quand je l'écoute...
Allez la feignasse vous dit à plus tard...
Russel m'attend....

Les Enfoirés

Hier soir, c'était la seule soirée variété que je m'accorde dans l'année (Faux!!! j'ai regardé les NRJ music awards cette année,.. mais c'était juste pour Vanessa)... Tous les ans, je suis fidèle. A défaut de donner de mon temps dans les restos du coeur, j'achète le CD quand le "cru" de l'année est réussi... je n'achète pas beaucoup de CD, mais ceux des Enfoirés, j'en ai quelques-uns... glissés entre mes Kate Bush, mes Peter Gabriel, mes DM, mes Prince et autres trésors de ma jeunesse... (et oui j'étais aussi une fan de Prince, autre paradoxe de mes goûts musicaux... je ne me souviens plus combien de fois je me suis endormie avec "When doves cry" ou "Little red corvette" sur mes oreilles de petite lycéenne accro à son walkman... pff, trop de fois!!!...)

La Une s'est octroyée la diffusion des Enfoirés depuis quelques années.. (dommage, mais bon)... Le spectacle est à la hauteur, comme tous les ans... (fort heureusement pour les nombreux bénévoles qui y assistent)... L'enregistrement s'est fait à Strasbourg, ville de passage sur leur tournée en janvier dernier. Céline Dion était là, cet unique soir. Je pense que cela a forcé le choix de la date d'enregistrement (Audimat, quand tu nous tiens!!!). Céline ne vient pas tous les 4 matins en France... et encore moins pour faire la zouave avec les chanteurs français les plus en vogue du moment. Jean-Jacques Goldman est l'organisateur en chef de la tournée des restos. Ce sont de vieilles connaissances. Céline lui a fait un petit cadeau en donnant de son temps. A Strasbourg. Juste retour des choses.

J'aime regarder le spectacle des Enfoirés car les duos, trios, etc... sont toujours de qualité... les reprises sont bien choisies. Les costumes et les chorégraphies sont étudiés. Et le plus important : on ressent leur complicité et leur joie de tous se retrouver.
On se dit alors que ça doit bien se marrer en coulisses... ou dans les hotels le soir... on se dit que pour eux, ce doit être une partie de rigolade. Et pour nous, un vrai régal auditif et visuel.
Hier j'ai particulièrement apprécié la version remixée de "Je l'aime à mourir" de Francis Cabrel (J'ai tous les CD de Cabrel, c'est un incontournable pour moi)... j'ai aimé le match filles-garçons, avec les reprises de Mika et Fatal Bazooka... Le "double jeu" de Christophe Willem était excellent... et le quatuor Laam, David Hallyday, Céline Dion et Tina Arena sur "I wanna know what love is" était très réussi...
Chapeau... encore une fois... à toute cette équipe de joyeux lurons qui nous offrent un divertissemnt de qualité.

Le seule souci là-dedans, c'est que ça nous accapare Jean-Jacques Goldman. Il ne se consacre plus qu'à cela (c'est vrai que c'est une sacrée gestion et organisation, c'est tout à son honneur). Mais on a perdu un chanteur-compositeur de qualité. J'aime cet homme. Il m'émeut beaucoup. Rien que dans sa façon d'être.

Voilà, c'était mon enfoiré de billet...
je ne pouvais pas ne pas en parler...
Les restos, c'est important...
Trop de gens continuent d'avoir faim et d'avoir froid...
Beaucoup trop...
Coluche peut être fier depuis son petit nuage, la soirée était réussie...
Car il ne faut pas l'oublier, lui aussi, "il compte sur nous"...

Une de mes préférées de Jean-Jacques Goldman... pour le texte... et la mélodie....

jeudi 6 mars 2008

J'ai froid


C'était trop beau. Il y a quinze jours, nous avons eu une météo des plus douces, une de celle qui me fait aimer l'hiver. Mais ça n'a pas duré. Le froid est revenu. Bien sûr, j'aime mieux ça qu'une pluie fine qui transperce le corps... ou qu'un ciel gris et bas qui oblige à laisser la lumière allumée à longueur de journée... mais tout de même. J'aime pas le froid.

J'ai toujours les extrémités gelées (Ne vous attendez pas à des détails croustillants!!!!)... quand je dis "extrémités", ce sont les mains et les pieds, bien évidemment... vous allez me demander "Tu connais les gants et les chaussettes????"... bien sûr... en journée, c'est bon pour les chaussettes, j'assure... (euh, dehors les gants, pas dans la maison tout de même!!!)... mais la nuit, que faire???? Non, dormir avec des chaussettes, j'aime pas. J'préfère coller mes pieds sur mon radiateur de mari, c'est mieux!!!!! (je détesterais qu'on me le fasse mais lui il dit rien!!!!!).... donc ça va, la nuit, je gère. La couette jusque sous le pif, une vraie momie, ça le fait bien... (quel romantisme... à pleurer...)....

Je m'en rends compte, que je suis tout sauf romantique, voire érotique. Avec les années de mariage, je n'ai aucun souci à sortir mon pyjama fourré, à le revêtir, à oublier que j'ai des nuisettes en soie (des quoi?????)... non non, le genre de trucs qui vous remontent dans le dos toute la nuit et vous glace les reins... très peu pour moi... tant pis... j'suis pas érotique, j'm'en tape. J'ai froid avec les fringues érotiques. J'en connais qui dorment en survet. Je les appelle les vraies-frileuses-pudiques-et-migraineuses-à-la-fois Je ne suis qu'au stade frileuse. A quarante ans j'attaque le stade pudeur... et à cinquante ans le stade migraine... c'est ce que vous pensez, hein???
Je blague bien sûr...
Non si je vous dis ça, c'est que j'en ai marre moi, d'avoir froid. C'est vrai!!! Si je veux avoir l'air d'une femme en hiver, je me gèle. Y a pas d'autres mots.. Les bas, la petite jupe noire au dessus du genou, les escarpins, c'est bien sympa... mais ça caille là dessous!!!! Je ne peux tenir qu'une journée par semaine à ce rythme, sinon c'est direct le gros rhume et le pif bien rouge. Je me réchauffe donc les 4 autres jours ouvrables dans mon jean fourré, mon petit pull en laine, mon manteau long... le week-end, c'est selon... les invitations ou la flemmingite... je vous laisse deviner le genre de tenues dans les deux cas. Je conseille la flemmingite au moins le dimanche. Pour le moral. Et la sûreté d'attaquer la semaine en bonne forme.

Je dois être mémère quelque part. J'sais pas. L'autre jour j'ai voulu me payer un jean. Tout bête, basique. Le truc qui doit être un plaisir à porter, partout. J'ai fait les petits magasins de femme, genre Pimkie, cache-cache, Mim... et je ne suis tombée que sur des tailles basses. Je déteste. Je ne supporte pas d'avoir ça sur les hanches. J'ose même plus me baisser avec ce genre de falzard... ou alors il me faut une tunique longue pour cacher la misère... je ne comprends pas. Pourquoi je ne trouve plus de jeans sans taille basse??? Je ne demande pas le truc qui m'arrive sous les nichons, genre Coluche, non... juste un jean...
Du coup j'ai rien à me mettre. Faut que je reparte en recherche.

L'été va arriver, certes. Vive les pantacourts, les jupes et les petites robes légères... mais là, il fait froid. Et c'est le mois de Mars. Seulement....

J'aimerais apprivoiser mes frissons... et accepter qu'une femme doit porter des trucs non pratiques et légers pour être présentable. Mais j'y arrive pas. Je suis quelqu'un de pratique, par définition. Faut pas que ça me gonfle trop. Et le matin, je ne m'accorde que 10mns alors... voyez un peu le phénomène que je suis....

Pour toutes bonnes recettes qui allient chaleur et féminité, je suis preneuse...
Allez-y, confiez-moi vos secrets...
A l'approche de la quarantaine, y a comme un déclic qui s'enclenche... un constat de vieillesse... une envie de rajeunir...
Je promets de faire des efforts... si si... sauf pour le taille basse, ça non... pas question... je finis toujours ma journée avec un tour de rein tellement ça me crispe!!!! (pas nerveuse la nana!!!)

Mais pour le reste, je veux bien changer... promis...

mercredi 5 mars 2008

La télé fait bien les choses....

Vous le savez (ou pas??? dans ce cas, je le redis) j'ai vécu à Rouen. Deux ans. Notre échappée de dix ans à Paris touchant à sa fin en 2001, nous avons eu soif de verdure, de petits oiseaux, de plages, de... soleil...(faut peut-être pas non plus que j'en demande trop, c'est la Normandie!!!!).... nous avons donc fait un petit saut d'une centaine de kilomètres... entre la capitale et ma ville natale, le Havre... à Rouen. Donc. Au milieu des deux.
Mon homme est le mari idéal (si, si). Il m'obéit au doigt et à l'oeil (presque) Quand nous étions parisiens, que la pollution encrassait les poumons de nos filles (les joies de la bronchiolite), que le bruit nous agressait, que le loyer grimpait, nous faisions des listes... de villes... suceptibles de nous accueillir en mutation... J'avais fait une liste de "Oui, j'y cours" et de "Jamais de la vie".... Dans mes Oui figuraient Toulouse, Perpignan, Pau, Toulon, Rennes, Aubenas,... dans mes Jamais trônaient Bordeaux et Rouen...
Je vous le disais, mon mari fait tout pour que je réalise mes rêves. Avec l'expérience, je sais qu'il faut que je ne lui dise jamais ce que je déteste sinon il me déniche mon pire cauchemard!!!!!
Mais bon, je l'aime, malgré les défis qu'il met sur ma route!!!!
Nous voilà donc partis pour Rouen... en fait Malaunay, une petite ville près de Barentin plus exactement, toute jolie, toute mignonne... une maison, un jardin, une forêt au bout de la rue nous attendaient... l'idée était belle... alléchante...
J'ai aimé vivre dans cette petite impasse fleurie, où les maisons se faisaient face à face... où les gens se cachaient derrière leurs rideaux et ne sortaient jamais de chez eux... des "parisiens" venaient de débarquer (bah oui un 75 au derrière, ça colle une étiquette de parigot)... j'avais beau être normande, personne ne venait me voir... jamais... J'ai passé un hiver sans parler à un seul de mes voisins...
Puis le printemps est arrivé, les têtes sont sorties de dessous leurs chapeaux... les salons de jardin sont revenus peuplés les terrasses verdies par la pluie (ah bon, il pleut en Normandie, c'est nouveau!!!!!?????)... je commençais à mettre un visage sur ceux qui se cachaient derrière leurs rideaux quand je descendais à l'école, avec ma marmaille... enfin...
Claudine et Jean-Noël habitaient en face de chez nous... la même maison... ils avaient deux enfants (qu'ils ont toujours)... et semblaient vraiment très sympas en apparence...
Nos filles ont commencé à se fréquenter... cela a permis de faire un lien... de trouver un prétexte pour un apéro... et une belle amitié a suivi... jusqu'à notre départ en 2003... pour le Havre...
Nos vies ont alors pris un chemin différent... ce fut assez difficile de les quitter... tout comme nos autres amis et voisins, Sandrine et Christophe, à qui je pense beaucoup aussi, et qui méritent un petit billet à eux seuls...
Claudine et Jean-Noël ont toujours su nous surprendre... en arrivant au Havre à l'improviste, un dimanche matin où nous trainions en pyjama, avec un bon couscous sous le bras... en nous programmant des soirées barbecues sympas, alors que nous revenions du sud de la France, de chez ma belle-famille... éreintés, et le frigo vide... en nous prenant notre aînée chez Eurodisney, un dimanche d'hiver, où Julie manquait d'étincelles dans les yeux...
Nous avons été bien gâtés...
J'espère qu'ils le savent...
On ne leur a pas assez dit.
Je m'en rends compte, là, ce soir...
Pourquoi ce soir?
Parce que j'ai vu un reportage au journal de la Une (oui Odile, tu lis bien, la UNE!!!!)... et j'ai vu ma Claudine, là, à la télé... dans son élément (elle travaille dans la déco)... toute belle, toute sûre d'elle... (l'extrait est court... mais je ne résiste pas à l'idée que vous passiez à côté d'un conseil spécial sticker donné par Claudine!!!!)
Je ne l'ai pas revue depuis qu'on vit à Bordeaux... la distance... les lieux de vacances à l'opposé (ils sont davantage Méditérannée qu' Atlantique!!!)... le temps qui passe...
Claudine, tu n'as pas changé tu sais...
C'est bizarre d'être tombée sur toi là... assise depuis mon canapé...
Je voulais vous dire que vous nous manquez.
Et qu'on vous aime très fort.

mardi 4 mars 2008

Mon frangin


Je parle beaucoup de mon père (et franchement, comme lecture réjouissante, y a mieux), de ma mère (par ci par là) et très peu de mon frère. Pourquoi? J'en sais rien. C'est une façon de le protéger, mon "petit frère" (c'est lui l'aîné, de cinq ans, mais les rôles se sont inversés... allez comprendre...)...
Il a été là avant moi, donc il a connu notre père bien davantage. Et dans de meilleures conditions. L'alcool était moins dévastateur avant ma naisssance... mes parents vivaient chez mon grand-père et ma grand-mère (ils avaient fauté avant le mariage, ils étaient bien jeunes!!!...)... le grand-père menait tout le monde à la baguette, mon père y compris. Tout tournait rond. Une petite taloche derrière la nuque, un petit avertissemnt du style "tu touches pas un cheveu de ma fille sinon tu prends la porte"... suffisaient à faire de mon père un homme sobre. En apparence. Mais sobre.
Le grand-père a eu un infarctus en 1968. La belle aubaine. Je suis née en 1969. Mon père a pris "sa" famille sous le bras et a déménagé... le calvaire a alors pu commencé... lentement, mais sûrement...

Mon frère était adoré par mon père. Jamais il n'était question de le blesser moralement, de le rabaisser, de le punir. Il était tout puissant. Cela n'a absolument pas créer de tensions entre mon frère et moi. Je n'étais pas jalouse de sa place de favori. Je ne voulais pas d'un père à cette image. Non. J'avais fait une croix dessus. Mon frère avait eu l'intelligence de me materner, beaucoup, de s'occuper de moi. Il préférait m'amener jouer dans le quartier avec lui, au risque de me traîner comme un boulet, petite chialeuse que j'étais. Il ne rechignait pas. Il préférait me savoir dehors, à me ramasser les dents sur le bitume avec mon vélo sans freins, à m'écorcher les genoux avec mes patins à roulettes en ferraille qui dépassaient de mon bout de pieds (car on avait perdu la vis de serrage pour fixer la pointure)... j'étais la reine des accidents domestiques... mais c'était toujours mieux que d'affronter mon père chaque soir de ma vie....

En 1978, quand mon frère a arrêté le bras décharné de ma mère, incapable de s'arrêter dans ses coups meurtriers, quelque chose s'est cassé en lui... à jamais... il a sauvé son père... de la mort... ma mère aurait fini par le tuer... mais il ne s'est pas sauvé "lui". Il a probablement vu la scène sous un autre angle que moi, avec des sentiments différents... je ne sais pas... nous n'en parlons jamais... nous ne pouvons pas... seuls nos yeux parlent de cette soirée où notre âme d'enfant s'est brisée à jamais... perdue... écoeurée... quand nos proches en discutent avec ma mère, lors de réunions familiales, pour dire entre eux "tu crois pas que Véro et Christian, ils s'en sont bien sortis avec ce qu'il ont vu ce jour là????" Nos regards se croisent, nos mains tremblent, mais aucun son ne sort... comme le soir du drame... où aucune voix ne sortait plus... je me souviens avoir vu mon frère pleurer sur l'épaule de ma mère, pleine de sang, le couteau encore dans ses mains... en répétant "qu'est-ce qu'on va devenir, il va mourir... qu'est-ce qu'on a fait..."... Moi j'étais plantée devant mon père et je ne le quittais pas des yeux... je pense que la vue des organes m'anesthésiaient complètement... j'étais incapable d'analyser ce que je voyais sortir de lui... Une voisine de pallier est venue m'empoigner et me cacher les yeux, bien trop tard... mais je l'entends encore dire à son mari qui était derrière elle "Oh mon Dieu, la petite a tout vu..."...

J'ai réussi à surpasser ce que j'avais vu. J'en suis persuadée. J'avais neuf ans lors des faits mais j'ai occulté beaucoup de choses. Pour avancer. Mon frère avait quatorze ans. Il n'a rien occulté du tout. Jamais.
La logique aurait voulu que je sombre et pas lui. Mais il en a été autrement. J'ai commencé à me libérer du poids de mon père à partir de ce moment-là... Mon frère lui a perdu toute sa joie de vivre, sa confiance en l'humain, en ce qu'il a de bon.

Mon frère a 44 ans bientôt. Il est célibataire. Il vit à Paris. Il est fonctionnaire. Lui aussi.
Jamais il n'aura d'enfants. Il n'en veut pas. A quoi bon? Pour être un père comme le sien? Absent? Non, autant ne pas fonder une famille.
Une femme? Il n'en a pas. Il la rêve, l'idéalise. Mais ne la trouve pas. Elle doit être à l'image de la mère si forte que nous avons eu. Elle doit le prendre avec son âme d'enfant brisé. Tout s'est arrêté pour lui à quatorze ans. Il n'a jamais bougé de là depuis. C'est donc un adulescent... qui ne veut pas grandir. Il le dit tout le temps. Il ne veut pas vieillir. Il a trop de choses à faire. Et puis on lui a volé son enfance, il n'en démord pas. Les quatorze premières années de sa vie. Il les veut. Il les attend. Elles doivent être à la hauteur du préjudice subi. Jamais il ne doit souffrir à nouveau. Sa loi "personnelle" le lui interdit. Il est comme ça, intolérant face à la vie. Il la guète, la toise. Lui ordonne de ne lui amener que des belles choses. Alors il reste seul, sans soucis... c'est la meilleure solution pour ne pas prendre de responsabilités. Et pour contourner la réalité.

Je suis à des années lumières de ce raisonnement. Je ne considère pas qu'on me doive quoique ce soit. Je me dois juste à moi-même de ne pas faire de mauvais choix, si possible. Car chaque jour compte. Mais j'accepte les règles du jeu. Celles de la vie qui distribuent son lot de drames même si on en a déjà connus... je n'ai aucun privilège. Même avec l'enfance que j'ai eue. Je n'ai aucune étiquette sur le front avec la mention "Ne pas embêter la jeune dame, elle a assez ramassé de baffes, stop"... non... certains avancent dans la vie et ils ne leur arrivent jamais rien. Tant mieux. C'est le destin. Mon frère hurle à l'injustice. Moi je lui réponds que c'est la vie..

J'aimerais le voir s'adoucir et se confronter au fait qu'il n'est pas intouchable. Mais on ne peut pas dialoguer. Avec tout l'amour que l'on se porte, on passe au dessus de nos divergences. Mais j'en souffre. Pourquoi ce refus d'avancer, de prendre la vie comme elle est??? Je ne le comprends pas. Des fois il me fait peur. Presqu'autant que mon père. mais pour d'autres raisons.

Nous discutions dernièrement de sa petite vie de parisien... qui sort tard, rentre à pieds en plein 18ème de chez ses pôtes... part bosser à 5H du mat... prend le premier métro... il me disait qu'il croisait souvent le matin les fêtards, les "sorties de boîte"... à moitié affalés sur les bancs du métro... alors que lui arborait son petit uniforme de fonctionnaire, prêt à embaucher... nickel... on lui demandait souvent des clopes (il ne fume pas), ou si il avait un portable... un MP3... mon frère est quelqu'un de serviable, de gentil... mais ce qui est à lui, est à lui... il part du principe qu'on ne doit pas lui prendre ce qui lui appartient... cela fait partie de ce que j'appelle son côté borné et trop rationnel...
Une fois, quelqu'un a sorti un cutter, lui a tailladé l'oreille et s'est barré avec je ne sais plus quoi... son porte-feuille je crois... il était plus jeune... il n'avait pas vu le vent venir... mais il n'a pas digéré...
Il me disait donc que si les nombreux fêtards qu'il croise le matin tentaient de lui piquer son téléphone ou son fric, il ne se laisserait pas faire... comme ce fameux jour où on lui a bléssé l'oreille...
Moi, je suis peureuse. Je n'apporte aucune valeur au matériel. Ca se remplace. Je file tout.
Nous avons eu un dialogue de "sourds", encore une fois...

Moi : "J'espère que si on t'agresse sur le quai, à 5h du mat, alors qu'il n'y a que eux et toi, tu files ton téléphone et tu te tires!!!???"

Lui : "Alors sûrement pas, c'est MON téléphone!!!"

Moi : "Et alors, je t'en payerai un autre, on s'en fout du téléphone!!! Voyons, de nos jours, on te plante pour un MP3 alors joue pas au héros, merde!!!"

Lui "Mais je suis un héros!"

(Je pense alors "C'était il y a longtemps, tu as sauvé notre père... c'est loin... c'est fini... passe à autre chose..."

Moi : "Arrête tes conneries, tu donnes et tu laisses tomber"

Lui : "Non, je sais me défendre"

'je pense "ça je le sais, on dirait notre père quand tu t'énerves..."

Moi : "Justement, tu as assimilé la violence qu'on a vécu comme mode de fonctionnement. C'est une erreur."

Lui "Non je ne suis pas d'accord. Si quelqu'un veut mon téléphone, et m'oblige, je me défends. Il doit respecter la loi."

Fin du dialogue....

Je sais trop combien il est nerveux, et complètement irréaliste sur la vision de la loi chez certains individus. Mon frère est quelqu'un que j'aime énormément. Mais sa vision des choses me fait peur. Il en souffre, paraît tout droit débarquer de la planète Mars et suscite des débats sans fin...
Mon frère vit en théorie...
Jamais en pratique...

La vie lui a cassé ses idéaux il y a bien longtemps... quand il a arrêté le massacre parental...
Pour moi, ce fut l'inverse...
C'est à partir de ce moment-là où j'ai commencé à avoir une vie...
Je ne comprends pas pourquoi nous ne sommes pas sortis égaux de tout ça... toujours pas...

lundi 3 mars 2008

Faire connaissance...



Ce matin, j'ai accueilli en garde un tout petit bout de chou de deux mois et demi... Nous avions déjà fait un petit peu connaissance, par le biais des visites répétées de ses parents... entrevues servant à la mise en place du contrat de travail, la plupart du temps... mais aussi pour le laisser quelques heures chez moi prendre ses repères....

Je pense que les parents s'imaginent être seuls à subir le bouleversement de la séparation d'avec leur bébé... la maman est généralement assez déprimée et stressée quand elle depose son petit pour sa première "vraie" journée de garde... les larmes ne sont pas loin de couler... la tendance à tout dire en bloc, à s'éparpiller en donnant le sac à langer, à vouloir faire un dernier calin et partir vite sinon ce sera trop dur... est là, perceptible... normale... et terriblement contagieuse... quand le bébé comprend que sa maman ne va pas bien...
Le bébé sent tout. Je ne le pensais pas... avant...
Quand Julie a débarqué dans nos vies de jeunes parents inexpérimentés, tout semblait être réglé comme une pendule : biberon-dodo-change des couches-calins précieux... c'était notre quotidien, du moins les trois premiers mois... ensuite Manon est née, éclatant toute la douceur et la facilité de notre première expérience... elle pleurait énormément, se tortillait beaucoup, vomissait presque tout... nous étions fort heureusement sevrés des longues et bonnes nuits, des grasses matinées, des journées pantouflardes à se regarder le nombril... Julie avait su nous bouleverser notre rythme... nous étions donc rôdés et compréhensifs lorsque Manon a mis un point d'honneur a être moins "facile" que sa soeur... heureusement... car ce fut assez éreintant... surtout qu'à notre fatigue physique s'ajoutait la fatigue nerveuse dûe à ses soucis de santé...
J'ai donc su, grâce à Manon et à son passage en néonatologie, qu'un bébé, ça comprend tout, tout de suite...

Le petit bout de chou a fait une grimace en voyant sa maman lui déposer un bisou humide sur le front,, chargé d'émotion et de déchirrement... mais une fois la porte fermée, il a commencé à se dire que c'était peut-être bien l'heure du casse-croûte... et que c'est pour cela qu'il grimaçait, et pas pour autre chose qu'il ne comprenait pas trop....

Les bébés sont extraordinaires... leur estomac est extrêmement bien réglé... même que pour vous, ça semble tellement rapproché les signes de famine que vous aimeriez bien que l'estomac s'endorme un petit peu là... juste une heure de plus...
Là c'était l'heure... du biberon...
Ce fut un régal... j'adore les voir se jeter fébrilement sur la tétine... bougeant la tête dans tous les sens, presque craintifs que l'embout leur échappe...les deux petites mains se sont croisées l'une sur l'autre, dans un état de plénitude... et j'ai écouté ce son petit "râle" de contentement remplir le calme de la pièce... nous étions bien, là, tous les deux... pour notre premier tête à tête...
Je lui ai expliqué où il était, qui j'étais, pourquoi il était ici... je suis persuadée que sa maman l'avait déjà fait, il a des parents adorables... mais je devais moi aussi, lui dire ce que je ressentais vis à vis de sa venue...

Ce n'est pas si simple pour la nounou... chères mamans qui me lisez, ne croyez-pas que cela ne nous donne pas de stress et d'inquiétude... non non... ce serait inquiétant d'ailleurs de ne pas avoir d'appréhension face à un petit être qui arrive chez nous, dans notre famille, alors que nous le connaissons à peine... non, c'est assez émoustillant, à vivre...
J'ai passé mon week-end à laver mes turbulettes, mes tapis de jeu, ma housse de relax... ma poussette double aussi.. j'ai ressorti le parc, les petits jouets premier âge, le stérilisateur, les biberons... tout y était... rappelant de vagues et lointains souvenirs quand ils avaient servi à une de mes trois filles... j'ai compris que c'était parti pour un rythme de biberons espacés de 4h... pour des fesses sales régulières... pour des micro-siestes salvatrices... pour des pleurs d'affamés en plein "rush" du midi... alors que j'ai une tablée de trois autres enfants qui m'attend... voir un mari qui rentre manger, si son emploi du temps le permet...

Tout a été comme prévu... les bibs, les changes, les petites siestes... par contre au niveau pleurs, il est vraiment discret... c'est un ange... il chouine à peine, d'un air de dire "euh, j'ai peut-être un petit creux, là, je dis ça comme ça... au cas où..."... il m'a laissée finir mon repas et s'est lové dans mes bras tranquillement pour dévorer son 150ml tout juste tiède...

C'est marrant comme un bébé qu'on ne connait pas se love bizarrement... comme si le moule des bras de sa maman était le seul qu'il connaisse et apprécie... il a fallu que je teste plusieurs positions avant de trouver la bonne... celle qu'il préfère... pour mes filles, c'était une évidence... je savais comment les porter, les réconforter, les calmer... là je dois tout apprendre de lui... le familiariser avec ma façon de faire, d'être et de vivre...
Il est adorable...
Pour une première journée loin de sa maison, seul endroit qu'il affectionne, il a été très courageux... et mignon...

J'ai toujours tendance à comparer ce qu'éprouve un bébé lorsqu'il arrive chez moi à un phénomène bizarre... celui qui consisterait à me placer du jour au lendemain dans une ville, dans un pays étranger, que je n'ai jamais visité... juste là, posée, larguée dans un petit hotel ,certes confortable mais si loin de ma vie... de ce que je suis... sans ceux que j'aime avec moi...
Cela serait si étrange, si destabilisant... juste des inconnus partout...
Combien de temps me faudrait-il pour oser sortir de l'hotel... ou aller parler à quelqu'un qui ne me comprend pas... ???
Combien de temps cela me prendrait-il pour apprendre la langue du pays... pour m'imprégner de la culture... de la façon d'être des résidents???...
Je ne sais pas...
Mais ce doit être dur... à vivre...

Ce petit bout de chou est un vrai petit guerrier, qui n'a peur de rien, et s'accomode vite de la situation...
J'en suis ravie...
Car nous sommes partis pour un petit bout de chemin ensemble...
Mon Noé revient mercredi...
Il va avoir un nouveau petit "copain"... certes un peu petit pour jouer avec lui... mais il sera content de lui ramasser ses jouets, de les lui tendre... de lui tenir la petite main...
Bien sûr il faudra me partager... mais je lui ai déjà expliqué la situation... et il sait très bien que je ne suis pas sa maman, mais sa nounou... qui n'a pas que lui à s'occuper...

Les enfants sont extraordinaires... ils comprennent vite, très vite...

samedi 1 mars 2008

Lui et moi


Mon homme et moi ne fonctionnons pas de la même façon. Ça non. Je le vérifie chaque jour... par des exemples du quotidien... par des cassements de tête que je suis la seule à subir pendant que lui se bidonne... par des coups de gueule qu'il pousse alors que je suis d'un calme olympien...
Nos différences font notre force, notre complémentarité. Chacun de nous connait son champ d'action et s'y cantonne... même si nous n'avons pas une vision du couple où la femme doit inévitablement se taper la vaisselle, la serpillère, l'aspiro, le repassage... et lui, la bricole, la perçeuse, la vidange de la voiture, la tondeuse...
Bon, bien sûr, si je mets le nez dans le moteur de la voiture, ça risque de ne pas donner grand chose... à part un air ahuri évident et une perte de temps sans précédent... rien ne sortira de sous le capot... si je vous dis que j'ai déjà crevé et je n'ai pas su changer ma roue... j'ai lâchement pris mon portable et j'ai appelé mon Jenfi au secours... ça vous dit comment je suis douée... honte à moi... je sais...
De son côté, y a des failles aussi... quand Jenfi pense à faire une machine à laver, il peste sur le fait que je place ma lessive bien en haut du placard, inaccessible (tics d'assistante maternelle habituée aux petits enfants curieux...)... en plus je choisis toujours le gros bidon de lessive liquide là, le familial... bien lourd... il se hisse alors sur la pointe des pieds (euh mes étagères sont hautes, on va dire ça) attrape fébrilement le bidon qui choisit de se destabiliser et de glisser de l'étagère direct sur le front de mon homme... un peu sonné, les lunettes fracassées, le pif rougi... ça vous dit comment il est doué aussi... honte à lui... je sais....
Donc on respecte nos compétences mutuelles et on avance dans le quotidien sans trop de soucis... ma foi...
Par exemple, je ne lis jamais une carte géographique, routière ou autre... je n'y pige que dalle, à la direction... je suis née dépourvue de tout sens d'orientation... Jenfi me laisse d'ailleurs partir d'un côté, sans scrupules, quand on sort d'un magasin, le caddy blindé... la voiture est garée à l'opposé mais moi ça ne me pose aucun problème... je suis habituée, je pars sans réfléchir, à l'autre bout... je fais des tours et des détours pour rien... question d'habitude... résignation aussi...
De même, tout ce qui est mentionné "ouverture facile" subit un déchiquetage signé La Véro inimitable... je suis capable de vous ouvrir un emballage de la pire façon qui soit... et de rire devant la petite flèche qui indique le chemin à suivre... une fois que le mal est fait...
Je suis incapable de vous monter un meuble Ikea... je ne cherche même pas à lire la notice... je déclare forfait de suite... avec la même expression sur le visage que celle que j'avais devant mes matrices, le jour de mes partiels de mathématiques... les yeux au plafond, la tête maintenue par ma main nonchalante, à attendre que le temps passe...
C'est comme ça... je suis comme ça... et c'est trop tard pour changer...
Encore faudrait-il que je le veuille... changer...

Jean-Phi a aussi son terrain fragile, son côté Mister Bean... heureusement... j'en aurais un peu marre de me ridiculiser seule... à deux, c'est mieux... ça pimente la vie... et ça laisse des souvenirs... pour les proches.... ou les amis...
Par exemple, Jenfi est fâché avec les péages... aux autoroutes... il gueule systématiquement qu'il est garé derrière le type (non la nana bien sûr!) le plus con de la terre qui n'a pas compris comment ça fonctionne... il arrive à son tour devant le bidule et comme il vient de gesticuler dans tous les sens, brassant de l'air dans la voiture, il est encore énervé... il baisse sa vitre comme un fou et balance son euro comme on jète son chewing gum... l'envoyant sous la bagnolle d'à côté... où un mec nous regarde avec un air soupçonneux vu qu'il se demande qui lui a envoyé un caillou sur sa carrosserie... généralement, il comprend vite, le mec... voyant mon homme ouvrir sa portière, qu'il ne peut écarter suffisamment car il est garé trop près du bidule à pièces... on entend alors un "Véro, sors, j'suis coincé"... et là moi je suis toute toute petite... pour aller ramasser le malheureux euro.. incognito... et je m'excuse auprès du petit monsieur qui n'a rien à sa voiture, qu'il soit sans crainte... mon homme ne sait pas viser... et oui... grave erreur...
Sur le coup ça stresse ce genre de situation, mais après on en rit... bien sûr...
Sinon, on serait fâché avec beaucoup de monde, comprenez...
Mon homme fait beaucoup de fausses routes.... je veux dire quand il avale un truc liquide, des fois, ça passe dans le tuyau qui faut pas, j'sais pas... il s'étouffe à moitié et nous gratifie d'un jet du liquide assez puissant et sonore... pas très romantique... et généralement assez perturbateur quand on est à table... entre nous, c'est pas grave... on y fait plus gaffe... régulièrement il s'étrangle avec son verre d'eau et redécore la nappe... bon... soit...
Mais quand on est chez des amis pour le week-end, très soucieux de faire une belle et bonne table, c'est gênant... sachant que l'ami qui nous reçoit est chef de rang dans un grand restaurant, et s'apprête à aller au boulot, tiré à 4 épingles, la chemise blanche impeccable... qu'il vous dit qu'il a encore cinq minutes avant de partir bosser et propose un petit café, là, sur une petite table, assis en face de mon homme... tout content de lui faire un vrai café bien corcé (cet ami est italien)... que mon chéri prend une gorgée... et commence à avoir les yeux globuleux, le teint rouge vif... là vous craignez le pire pour votre ami tout de blanc vêtu en face... qui part dans deux minutes au boulot... et qui n'a pas d'autre chemise de repassée...
Il l'a fait, mon homme... un vrai geyser... le plus beau de sa carrière...
Nous sommes encore amis avec ce couple, je vous rassure...
J'ai jamais autant ri...
Quoique... si une fois, j'ai même mis cinq minutes à m'en remettre... allez je vous la raconte, une dernière...
Nous étions en Angleterre, chez des amis, à Sheffield. juste nous deux... en amoureux... les filles étaient restées au Havre chez mes parents...
Nous visitions un parc national, très beau, immense... un matin... avant d'aller manger un bon Yorkshire pudding... Notre ami mesure près d'1m8o... il était très heureux de nous faire voir les aménagements du parc, les fleurs, les variétés d'arbres... Jenfi adore la nature... il regardait tout, de son petit mètre soixante, sans jamais baisser les yeux... à un moment il a fallu regarder encore plus haut, je ne sais quoi, mais fallait bien capter son attention... et ne pas oublier de continuer à marcher dans l'allée sans quitter le ciel des yeux... Jenfi était devant avec notre ami... moi derrière avec ma copine... Je ne sais pas ce que Jenfi a eu, là, comme absence, je crois qu'il ne le sait pas lui même, mais il est allé tout droit... alors qu'on tournait un peu... toujours les yeux rivés là-haut... j'ai vu qu'il partait dans le Lac... mais c'est comme quand on sait qu'un truc va tomber et qu'on le regarde, sans réagir... j'ai regardé... mon homme... aller dans le lac, buter contre une pierre et s'étaler de tout son long...
J'ai cru que j'allais jamais pouvoir continuer la visite... il est sorti, penaud, dégoulinant... marmonnant sans cesse un "it's ok, I am fine, it's ok" à nos hôtes déconcertés... j'en avais les larmes aux yeux, j'arrivais même pas à l'aider à tordre son jean... faut dire que la veille au soir, nous étions allés au pub avec eux et qu'il avait vomi sa bière, en sortant... c'était un vrai festival... ce week-end en amoureux... ah vraiment, je ne m'ennuie pas avec lui...

Et c'est ça, la clé... s'aimer en sachant qu'on va avoir le sourire aux lèvres toute sa vie... tant l'autre ne se prend pas au sérieux et vous offre chaque jour son lot de naturel... de fous rires...
J'aime mon homme tel qu'il est...
Je pense qu'il ne veut pas que je change quoique ce soit à ceci ou cela...
Il me l'a dit...
Je ne veux pas qu'il change non plus...
Surtout pas...

vendredi 29 février 2008

Kate


Alors avant de commencer, je tiens à dire que ce billet est dépourvu d'un quelconque intérêt existentiel... c'est du "vent", de la pensée digne d'une glandouilleuse en vacances (de qui elle parle??? ah oui...de moi...)... juste une constatation... qui ne changera pas la face du monde... mais alors, pas du tout... mais que j'ai envie de vous faire partager... quand même...

J'aurais dû m'appeler Kate (Attention, c'est moi qui le dis)... c'est pas que ma mère ait hésité entre Véronique et Kate, non non... pensez-bien qu'en 1969, on faisait pas une liste de prénoms masculins et féminins dès le test de grossesse positif, posé sur la table de cuisine devant chéri... encore pas remis de la nouvelle... non, non... ça c'est typique des nouveaux parents... ceux de l'An 2000...
Non, ma mère, elle a dû choisir mon prénom la veille de ma naissance, où l'avant-veille... elle m'a même dit qu'elle aimait bien Christine aussi (mais bon y avait déjà Christian, mon frère, pas très original tout ça)... vas-y donc pour Véronique, elle s'est dit... roule ma poule... c'est dans le livret de famille... Personnellement, je n'aime pas mon prénom... il est trop long... On le diminue forçément... en Véro... donc si j'avais dû en avoir un directement en 4 lettres, j'aurais aimé Kate... voilà pour le raisonnement tordu... ça va, vous êtes toujours là????

C'est vrai quoi, j'ai constaté que toutes les "femmes publiques" que j'admire s'appellent Kate, c'est fou ça, non??? (là je vous sens renversés par ma révélation...)

Bon y en a une avec laquelle je vous gonfle depuis la création de mon blog... je le sais... j'assume et je persiste... j'adore Kate Bush!!!!!!! Voilà, c'est dit et re-dit...

Mais bon que dire des autres comme....

Cate Blanchett (elle est australienne... on écrit Cate comme ça là-bas????)... que j'admire et que je trouve très belle, touchante, simple... bref j'aime son côté fragile et sa beauté de porcelaine...

Kate Winslet, autre actrice que j'aime énormément... bien sûr, j'ai vu Titanic, mais elle ne se limite pas à cela... que faites-vous de "raisons et sentiments", "Jude", "Eternal sunshine of the spotless mind" ou "The holiday"???? hein, alors, vous en dites quoi de cette Kate là????

Kate Moss : Certainement la top-model que je trouve/trouvais la plus belle... vraiment... j'ai jamais encensé Claudia, j'sais pas, c'est comme ça... Carla non plus (qui ça???)... Cindy (Crawford voyons!) encore moins... non, Monica oui, mais elle est devenue actrice, grand bien lui en fasse... donc voilà... à part Kate... j'ai jamais été d'une jalousie féroce envers toutes ces brindilles... non.. jamais...

Kate de "Lost": bah oui, celle-là elle s'appelle pas Kate en vrai mais moi je m'en tape, c'est celle qu'elle est dans Lost que j'aime... c'est comme ça... (et puis Evangeline Lilly, à part Lost, elle a fait quoi????)... non vraiment, j'aime ce genre de beauté sauvageonne... cheveux longs et épais, teint halé, yeux verts... vraiment belle la fille... même avec sa fausse sueur et sa fausse crasse... ouais... trop sensuelle la naufragée...

Catherine, ma copine d'enfance : celle-là, c'est celle dont je suis la plus fière... si si... c'est mon amie, je la connais depuis mes sept ans... on a fait toute notre scolarité ensemble... sauf au lycée, elle était scientifique, moi littéraire... elle est un modèle de gentillesse et de réussite pour moi... elle vit au Méxique, à Guadalajara... elle est archéologue... c'est quelqu'un de bien...

Voilà, les Kate de ma vie... intéressant non???
C'était juste un truc que je voulais dire, cette coïncidence du prénom...
J'espère que vous tiendrez compte de l'importance de l'information que je viens de vous livrer...
Non, non franchement... c'est hyper personnel, vous vous rendez pas compte...
Même que je me demande si je vais la publier, cette info, tiens!!!!!

jeudi 28 février 2008

Amy Winehouse


J'ai promis d'en parler, à lui, le petit fan qui parle tout le temps d'elle... de l'autre côté de l'océan... Je me suis dit, pourquoi pas???? Amy Winehouse, moi je n'en connais que le titre ci-dessus... ce qui est, je le sais, une vue très limitée de son talent... oui, oui, je n'ai pas succombé à sa jolie voix... je n'ai pas mis le tube dans mon MP3, non... moi je suis une nana qui écoute son MP3 en se faisant un maximum de films dans sa tête... qui décharge sa journée de stress sous les mots thérapeutiques d'une Kate... qui passe son aspiro en se dandinant sous les vibrations de Timbaland (dans le MP3 car si je mets un CD, je l'entends pas avec mon aspiro dyson hyper bruyant même que le type qui l'a conçu, il a oublié que les femmes elles font le ménage avec de la musique, m'enfin tout de même, m'sieur Dyson, vous passez jamais l'aspiro ou quoi????...)
Donc je disais, je ne connais qu'UNE seule chanson d'Amy Winehouse.... juste une toute petite chanson... même que je connaissais même pas le tître avant de la trouver sur daily motion... là y a cinq minutes.... mais bon promis je vais écouter les autres chansons... euh, elle a en fait d'autres??????????????????????

Bon par contre, je connais son actu people. Bah oui. Je regarde le petit journal de Yann Barthès sur canal+... grand casseur de première... Britney et Tokio Hotel peuvent se vanter de passer chaque soir dans le 24 secondes... si si... pas loin... donc j'ai su, pour Amy, qu'elle avait eu quelques soucis avec la drogue....
C'est moche. je l'ai su avant de me pencher sur son talent. J'aurais bien aimé qu'elle attende un peu avant de sombrer. Histoire que j'ai le temps de l'apprécier à sa juste valeur. car après tout, est-elle la seule popstar à mettre le nez dans la poudre, hein, honnêtement????
Non, mais bon, elle a pas eu de bol... tout le monde l'a su....
Ceci dit, moi je m'en tape de ce qu'elle fait avec son nez... non vraiment... je m'en tape complètement...
J'aimerais donc, si ce n'est pas trop demander (!!!), que tous mes chers acolytes lecteurs de chez l'alcolo qui ont fait un billet sur la belle, éclairent mes lanternes sur la discographie de cette brune plantureuse... Merci déjà à la Félée, qui a fait un condensé bien sympa sur la jeune chanteuse... excellent... Et aussi à mon homme, fidèle à lui-même...
Sinon, je m'adresse à vous, mes lecteurs...vous connaissez Amy Winehouse????
Vous pouvez me dire si elle va mieux, combien d'albums elle a fait, d'où elle vient, etc... parce que je suis vraiment dans le brouillard là!!!!!???????
Allez, je vais aller m'écouter un petit truc bien vieillot, mais toujours digeste, avant de mettre le steak dans la poële et de brancher la friteuse.... un petit Dépêche Mode, tiens, genre "Enjoy the silence", histoire de me sortir de ma torpeur, là, avec la nuit qui tombe....
Ca fait du bien, ça fait de mal à personne.. en tout cas pas à moi....
Vous connaissez Dépêche Mode au moins????
Non parce je voudrais pas paraître "hasbeen", tout de même, déjà que je connais pas Amy Winehouse, ça commence à ternir mon image là... non mais!!!!!!

Les mamies




Nous en avons deux. Ma maman et la maman de Jean-Phi. Elles vivent à 850 kilomètres de distance l'une de l'autre, ont toutes deux la soixantaine, ont toutes deux le même amour commun pour nos trois filles....

Elles se connaissent, s'apprécient, et ont pris part à des vacances estivales avec nous (plus on est de fous, plus on rit!).... les filles étaient petites, elles étaient des mamies encore jeunes... nous "avons ouvert la marche" avec les petits-enfants... les "gagatisant" en premier... essuyant ainsi les premiers émois de grand-parents qui prendraient presque notre place de parents, tant ils sont plein d'amour pour leur descendance.... Pour Julie, c'était un défilé permanent, devant cette blondinette jolie qui prenait très à coeur son rôle d'ainée des petits enfants (rôle que Julie joue encore!!!)... chaque biberon était sollicité, chaque couche à changer était un honneur, chaque sourire était exclusif et enjoleur.... chaque "arrheu" était merveilleux... Quand on a vingt-cinq ans, comme c'était mon cas, lors de la naissance de mon premier bébé, on passe d'une sollicitude infinie pour ces chères mamies "gateuses" à un sentiment d'étouffement et d'expropriation pur et simple de son enfant... c'est normal... le besoin de se sentir aimée de son bébé est permanent, viscéral... on pense qu'il va nous confondre avec la mamie et nous bouder, nous ignorer, à jamais... On devrait nous dire avant l'accouchement que ces petits bébés dodus grandissent vite, et ne confondent jamais... ils savent, dès leur premier souffle, que vous êtes leur maman... que c'est vous, l'élu de leur coeur... il faut vieillir pour le comprendre... et entendre son enfant vous dire qu'il vous aime-vous adore-et ne vous quittera jamais-oh non jamais!!!!!.... pour être rassurée... être mère à 100%... et heureuse d'avoir des mamies aussi proches de leurs petits-enfants....

Les mamies ont des soucis... en ce moment. Le temps passe et des fois, des caps sont difficiles à passer. On vous annonce la pré-retraite, on vous promet que cela vous permettra de mieux profiter, de voyager, de vous lancer dans des combats associatifs... mais c'est sans compter sur les problèmes de santé qui se pointent alors que du temps où vous étiez en activité, rien ne vous tombait dessus... rien...

Ma maman a eu un AVC, ma belle-maman une pancréatite... alors qu'elles étaient encore dans la cinquantaine... bien en forme...
De ces "coups de la vie", elles sont ressorties différentes... affaiblies, sujètes à la déprime... où à l'inverse, elles sont des fois très exaltées, incontrôlables, hyper-actives... comme si l'entre-deux, la normalité, avaient donné place à deux comportements extrêmes... De plus, la gestion de la ménopause se greffe par là-dessus, éreintante... bref... rien de très facile à vivre... alors qu'elles avaient du temps devant elle... plein de temps.... et plein de projets en tête...
Ma maman est venue passer Noël ici cette année... elle a beaucoup dormi... n'a mis le nez dehors qu'une fois, et n'a eu goût à rien...
Ma belle-maman a eu une fin d'année mouvementée, suite à l'hospitalisation d'un de ses petits-fils pour un pneumocoque... elle s'est beaucoup donnée... Hier nous avons pris la journée pour aller lui rendre visite dans le Gers... où elle est hospitalisée pour passage dépressif, crises d'angoisse...
Si on m'avait prédit cela, à la naissance de Julie, et à celles de mes deux autres filles, j'aurais aimé leur donner chaque biberon à faire... chaque couche à changer... chaque sourire à regarder...
Si j'avais su que ma maman deviendrait quelqu'un d'autre suite à son AVC en 2001, et perdrait toute la combativité dont elle avait fait preuve toute sa vie, j'aurais sans doute choisi de ne jamais quitté Le Havre, de ne jamais devenir fonctionnaire... déménageant tous les 4 matins, pour une soit-disante sécurité de l'emploi que je n'ai même plus ... si j'avais su...
Je n'aime pas les regrets... je ne veux pas en avoir... je mène ma vie tambours battants... je pense être une oisive, j'aime la vie plus que tout... mais je ne supporte pas que quelqu'un que j'aime plus que tout reste sur le carreau... là... loin de moi...
Ma maman m'a dit une fois au téléphone... il y a deux ans de cela... que ce serait plus facile d'avaler la boîte de médicaments toute entière, celle prescrite pour son cholestérol, pour ne plus être dans cet état végétatif... celui qui la met à plat régulièrement, qui l'énerve tant... elle pleurait... me disait que de toute façon, elle n'avait jamais eu de chance dans sa vie... juste un répit entre ses trente-cinq ans, jour où elle a quitté mon père, et ses cinquante-cinq ans, jour de son AVC... que c'était court vingt ans de bonheur, pour toute une vie... qu'elle savait qu'elle n'en aurait pas plus maintenant, de belles années... elle a raccroché, déterminée à en finir, et m'a laissée avec mon impuissance, à 750km d'elle, complètement paniquée, prête à taper dans le mur et à me demander pourquoi cette femme si merveilleuse avait eu cette saloperie d'AVC...
Elle m'a dit un jour, qu'elle pensait que cet AVC découlait des années de violence conjugale qu'elle avait subi... qu'il avait grandi en elle, toutes ces années... pour éclater un jour, sournoisement... comme une tumeur qui s'infiltre lors d'un drame de la vie... attend... et s'annonce à vous un beau jour... alors que vous remontez tout juste la pente...
La vie ne pardonne rien...
Elle sait rappeler à l'ordre, tout le temps....

J'ai regardé ma belle-maman hier, en prenant l'air dans le petit jardin devant l'hopital où elle réside... elle était assise autour d'une table de jardin, la brise sur les joues, le regard pensif... les lèvres contractées par les anti-dépresseurs... j'ai pensé à la mienne, qui avait eu le même regard vide deux mois avant... je me suis demandée à quel moment, il faut avoir conscience qu'on est dans la meilleure partie de sa vie... à quel moment, il faut concrétiser son rêve le plus fou car après ce sera trop tard... à quel moment, il fait prendre le temps de vivre à fond car tout peut s'arrêter du jour au lendemain...
Je me suis demandée si je leur disais assez combien je les aimais... à toutes les deux...
J'ai pris ma belle-maman dans les bras avant de partir et je lui ai dit que je l'aimais...
J'ai appelé ma maman juste avant qu'on parte dans le Gers, la veille au soir, et je lui ai dit combien je l'aimais...

Le paysage du Gers, le trajet en voiture, ont eu un effet thérapeutique sur moi...
J'aime me "vider" la tête, me laisser aller, quand je suis passagère en voiture...
Je suis rentrée fatiguée mais toujours aussi persuadée que ce que je vis avec mes enfants chaque jour est un moment qui ne reviendra pas...
Je suis persuadée que les mamies auront encore plein de moments à partager avec mes filles...
Elles vont s'en sortir... je le sais...
J'ai confiance en la vie... j'ai confiance....

mardi 26 février 2008

Quand il pleut...

... faut bien s'occuper... à l'intérieur. Bon, je sais, y a des millions de possibilités de s'occuper. Dedans. Surtout quand on est au grand complet (nous 5)... en vacances... emplis de l'envie commune de prendre le repos qui nous échappe le reste du temps...
Nous sommes assez simples. Dans notre façon d'être. Et ce depuis toujours. Il fait beau : on largue tout et on va prendre l'air, en famille. Il fait moche : on végète tard le matin, on déjeune en discutant longuement, on prend le temps de répondre au téléphone dès 10h étalé sur le canapé (alors que d'habitude on laisse le répondeur ou on tient le combiné coincé entre l'épaule et l'oreille, affairé à cuisiner en même temps, à vider les courses, à faire des signes despérérés à sa fille là-haut qui appelle "maman????????????" depuis un quart d'heure sans même voir qu'on gére dix mille trucs à la fois...).... c'est bien les vacances à la maison... aussi... surtout quand on fait passer la vie familiale avant tout... et qu'on ne reporte rien au lendemain... jamais... des fois qu'il n'y est pas de lendemain??????

Donc aujourd'hui, pluie. Ce qui veut dire finir le "coup de jeune " de la cuisine... bah oui... je vais encore vous faire un "avant-après" bien kitsch... mais, bon, c'est mon blog, je fais ce que je veux. Na.

Nous avons fait avec les moyens du bord (comprenez budget limité car jamais de quoi foncer chez Ikea ou Castorama pour s'offrir le kit complet tout beau, tout neuf... bah non, y a toujours autre chose qui flanche avant... genre le frigo ou le four... hautement nécessaires... la voiture a vidangé... l'appareil dentaire de Julie a payé... les voyages scolaires de neige a réglé... bref, vous voyez quoi... les répits financiers sont inexistants...)... donc on a opté pour l'huile de coude... enfin, surtout mon chéri... car moi, je supervise beaucoup (!!!)... avec pour excuse en béton ; je-fais-le-repas-et-je-gère-les-filles-pendant-ce-temps-mon-amour!!!!!... ça le fait bien... surtout le "mon amour" au bout... si si... vous devriez essayer....

Revenons au sujet... à la cuisine...
On a gardé toute la structure, caissons, disposition, etc...
Les frais ont été minimes... vraiment... beaucoup de bricoles , de peinture, de laminé, de paniers...
Mais trois fois rien au bout du compte....
J'envisage de poncer et peindre mes chaises... j'en sais rien... de les peindre en couleur bien sûr... fidèle à moi-même... je sais pas... j'hésite... j'ai acheté la peinture "laque"... elle attend dans mon garage... bien sagement...

Bon allez, je file. Suffit pas d'en parler de la cuisine, faut s'en servir aussi. J'ai des bouches à nourrir...
Promis je ne vous embête plus avec ma déco... sinon vous allez trouver ça lourdingue, à force...
Et puis Julie a reproduit notre maison en version Sims... elle vous concocte une visite guidée... pas si loin de la réalité...
Demain si le temps le permet, on va aller voir papy et mamie... dans le département voisin..
Changement de décor...

Avant:
Après:

lundi 25 février 2008

Les Sims

Je suppose que vous connaissez ce jeu? Allez, réfléchissez bien... vous les avez déjà vus quelque part... forçément... voyons, tout de même, je parle des Sims bien sûr!!!!
Julie est accro depuis ses huit ans... allant au gré de l'évolution du jeu... passant des fois par des dérivés comme Second life, Albatros... se jetant des jours à corps perdu dans des batailles effrénées sur Wow, avec son père et ses soeurs... mais elle finit toujours par revenir à ses Sims chéris....
Hier elle a passé son après-midi à refaire notre maison, pièce par pièce, à se dire qu'elle ferait bien une vidéo de ce qu'elle a envie qu'on fasse en famille pendant les vacances scolaires (non, pitié, pas la patinoire!!!!!!!!!!!!)... et voilà le résultat obtenu....
Nous sommes bien sûr tous représentés, Jean-Phi, moi, Julie, Manon et Zoé... même la chienne...
Je tiens à rectifier le tir, j'ai un pyjama bien moins sexy quand je me lève!!!! et je suis bien moins jeune que ma Sim!!!! (mais bon, tout est sorti de l'esprit de ma fille, c'est glorifiant!!!!)
Autre précision, Julie aime le Gothic Lolita mais ne se balade pas en froufrou et porte-jarretelles!!!
Jean-Phi a des lunettes, normalement... comme quoi Julie n'y fait même plus attention!!!!
Voilà...
C'est donc Nous, à travers les yeux de mon ado de treize ans...
Elle a mis une chanson que j'aime beaucoup en fond sonore... "Dare"... de Gorillaz...
C'est sa première ébauche...
Je pense qu'elle nous mettra d'autres fois en scène.... ici... plus tard...
C'est un essai....
C'est parti mon kiki:


dimanche 24 février 2008

Ailleurs...



Quand j'étais adolescente, je voulais partir ailleurs. C'était une constante, une obsession. Je crois que j'avais une soif de compenser le statisme et la noirceur des premières années de ma vie par une mobilité géographique colorée, lointaine et ensoleillée...


Ma mère y croyait à moitié et espérait bien le contraire. Elle se disait que de toute façon, je resterais au Havre, comme tout le monde, travaillerais sur le port dans une quelconque compagnie maritime, comme tout le monde, et fonderais une famille avec un normand du coin, comme tout le monde....
Je n'ai pas fait comme tout le monde.
Le "normand du coin" avec qui j'ai fondé une famille est légèrement natif d'Agen....
Je ne travaille pas dans une compagnie maritime mais dans une administration qui me laisse suivre gentiment mon conjoint au gré de ses mutations... pour le moment...
Je ne vis pas au Havre, mais à Bordeaux...

Côté exotisme et éloignement, y a pire... (pour ma mère)... ou mieux (pour moi)....
Mais c'est déjà très bien... j'aime cette région... il y fait bon vivre, on y mange bien, le climat est plus agréable que celui de ma Normandie natale... rien à voir....
Si je m'étais écoutée, si je n'avais pas cédé aux pleurs de ma mère qui ne voulait pas que je parte vivre loin... je serais loin...
Déjà enfant, j'avais dans l'idée de faire un métier dans le tourisme... j'ai fait des "études" (bien grand mot, juste deux ans après le bac...) dites linguistiques et commerciales... au cas où...
Interprète me tentait bien... accompagner, voyager... peut-être était-ce un peu idéalisé, dans ma tête de petite étudiante qui n'était jamais allée ailleurs en vacances qu'à Etretat, Sainte-Mère-Eglise ou Quimper... en tout cas, j'y croyais ferme...
Mais ça ne s'est pas fait...
Une cousine éloignée à moi est rentrée G-O au club Med, est partie travaillée au Sénégal, et je ne sais où... il a suffi qu'on se revoit lors d'un mariage pour qu'elle me fasse comprendre que sa vie, c'était "Les bronzés" en bien moins rigolo... pour que j'aterrisse un peu de mon nuage touristique... et prenne une toute autre direction, plus nourricière et stable... que vous connaissez déjà...

En dépit du fait que je sois partie du Havre pour travailler à Paris (ville que j'aime mais franchement pas exotique), je suis restée à rêver d'ailleurs... bien longtemps... comme si je n'avais pas dit mon dernier mot... comme si tout cela n'était qu'une parenthèse dans ma vie... le temps de me marier, de faire des bébés... et après, on remet ça... on repense à ailleurs...
Pour patienter, j'ai eu la chance de pouvoir voyager un peu, pour calmer mes ardeurs... nos salaires de petits boulots, en plus d'être étudiants, nous ont permis à Jean-Phi et moi, d'aller en Tunisie, une semaine... en avril 1990... c'était l"euphorie... j'avais l'impression de partir à l'autre bout du monde... loin... et pourtant... c'était tout près...
Nous en gardons un souvenir ému et si c'était à refaire, on serait plus dégourdis... c'est sûr... nous avions tout juste vingt ans....

Puis nous sommes partis travailler à Paris, tous les deux, nos affectations en poche... nous avons profité deux ans de notre liberté de couple sans enfants, de la capitale et de ses atouts... et nous sommes partis quinze jours aux Canaries en octobre 1992... loin de la grisaille et des embouteillages... tout heureux...
C'était un très beau voyage. Nous en gardons un merveilleux souvenir... Ténérife est une très belle île. Nous avions loué une voiture et avons visité tout, de long en large et en travers... Notre hotel était situé à Los Cristianos, près de la Playa de las Americas... c'était très beau, les murs blancs, la mer d'azur, les fleurs colorées, la piscine d'eau de mer... nous gardons un très beau souvenir de la journée à chercher Nasca, perchée tout là-haut, à visiter Puerto de la Cruz, à grimper au volcan (El Teide)... j'aimerais beaucoup y retourner, et voir Lanzarote... un jour...

Nous nous sommes mariés en août 1993, un 28... je me souviens que cette décision a été prise sur une plage de sable de Ténérife... j'étais allongée comme une crêpe, après un bon bain de mer, mon Jean-Phi à mes côtés... entre deux phrases anodines, j'ai proposé... "tiens si on se mariait???"... "bah oui, tiens, t'as raison...on se marie"... Jean-Phi et moi n'avons jamais rien fait dans le romantisme et l'inattendu... c'était une continuité logique... pas une nécessité religieuse puisque nous ne nous sommes pas mariés à l'église... non... c'était juste... quelque chose qu'on avait envie d'offrir à nos deux familles, à nos amis... une vraie fête...

Ce mariage est encore présent dans beaucoup de mémoires. Et je suis toujours émue de revoir les oncles, les tantes, les cousines, m'en parler avec nostalgie et bonheur. C'était une merveilleuse journée... trop courte... mais mémorable...
Nous n'avions pas fait de liste de mariage... nous voulions juste une chose... partir... loin... ailleurs...
Nous avons eu de quoi nous offrir deux billets d'avions aller-retour pour la Thaïlande...départ début octobre 1993... un mois de vacances loin de tout... avec juste nos deux sacs à dos, le minimum en vêtements, notre guide du routard et notre "anglais" niveau étudiant pour s'expliquer sur place... il n'a servi à rien... ou très peu... dès la sortie de l'aéroport à Bangkok, nous avons compris que nous avions sous-estimé l'ampleur de la tâche... se débrouiller seuls et sillonner la Thaïlande en un mois... c'était bien plus ardu que prévu... je me revois dans le petit train entre l'aéroport et le centre de Bangkok, à regarder le paysage, à écouter la langue mélodieuse des thaïlandais assis à mes côtés... j'ai commencé à me dire que ma vision de l'exotisme que j'avais enfant était un peu idéalisée, européannisée et totalement puérile... j'ai regardé mon homme avec un sourire complice qui voulait dire "je crois qu'on est dans une sacrée galère, mon chéri"... Nous sommes descendus du train, sous une chaleur écrasante, souillés par une poussière constante... nous devions trouvé la gare des bus et filer vers la rivière Kwaï, première étape de notre itinéraire fait sur un bout de papier... nous avons tenté de demander des renseignements à des thaïlandais affairés dans le brouhaha de leur stand de bouffe... les marchés sont si nombreux là-bas... on trouve à manger à chaque coin de rue... personne ne nous comprenait... nous avons sorti nos cartes, avons tenté trois mots d'anglais... un rick-shaw est arrivé, de suite, commandé par un type du marché qui avait réussi à capter trois mots de nos bafouilles desespérées... avant cela, il a fallu boire un peu... et manger... une petite mamie thaï nous a donné quelques nems et une soupe... je la revois parfaitement, toute petite, adorable, assise sur un truc branlant, les pieds trempant dans une cuvette d'eau... elle nous a donné à manger, nous avons souri quand elle a sorti des feuilles de salade de la fameuse cuvette pour les mettre autour des nems... tout allait être sous le signe du dépaysement, de la surprise, de la convivialité, de la peur aussi, pendant un mois... à aller du Nord au Sud... avec trois fois rien en poche... mais heureux...
Ce fut un voyage hors du commun...
Tant de choses se sont passées sur place...
Jamais nous ne pourrons refaire le même périple...
Et puis la plage que nous aimions tant à Koh Phi Phi, a été dévastée par le tsunami...
Nous avons découvert cela, comme tout le monde, un jour, assis sur notre canapé... bouche bée...

La vie étant ce qu'elle est, pleine de moments inattendus, nous avons continué notre périple de petits globe trotters un beau jour d'août 2003...
Depuis l'arrivée des filles, nos vacances se résumaient à l'hexagone... nous avions fait la côte d'azur, vers Hyères et Toulon, Cassis, inoubliable... le Lubéron, magnifique... l'Ardèche, où ma meilleure amie vit, fief affectif pour moi... Strasbourg, l'Alsace, très joli... la Bretagne, du nord au sud, deuxième patrie... puisque nous avons de la famille là-bas... Les Pyrénées, les Landes, tout près... jusqu'au moment où nous avons repassé la frontière pour se prélasser dans le doux paysage de la Catalogne, chère à mon coeur... la France a de quoi satisfaire, malgré tout, tant les paysages sont divers... j'aime mon pays... beaucoup.... c'est en voyageant un peu qu'on le découvre...
Je disais donc qu'en 2003, une opportunité est arrivée... incroyable, inespérée, gigantesque...
Nous étions invités au mariage du cousin de Jean-Phi, parti vivre aux Etats-Unis depuis déjà quelques années... et ce, à Portland, dans le Maine...
Le premier réflexe, raisonnable, résigné, financier, fut de décliner l'invitation...
Mais c'était sans compter sur l'acharnement de mes beaux-parents, bien déterminés à ne pas faire seuls le voyage, et à ne pas nous laisser en France...
Nous sommes partis quinze jours... le début du séjour commençait à New York... ville fantastique... que j'ai adoré... trois jours de première étape... nous avions échoué dans un hotel du West Side (101e et West End)... complètement débarqués de notre échelle européenne... largués sur un grand boulevard... immense... le décalage horaire n'aidait pas à se sentir d'attaque... les buildings me donnaient déjà le vertige alors que je ne levais que la tête...endolorie... il fallait presque me pincer pour que je réalise où j'étais... Zoé tétouillait frénétiquement l'oreille de son doudou dans sa poussette, encore ornée des étiquettes de l'aéroport... Julie était euphorique, comme en terrain connu... Manon nous demandait "C'est quand qu'on retourne dans l'avion, c'était trop bien dans les nuages!!!!!"....

Je voulais tout sauf retourner dans l'avion... non pas que j'y avais eu peur, j'avais beaucoup dormi... nous avions fait notre déménagement de Rouen au Havre 48h avant, j'étais sur les rotules... non, je voulais me nourrir de cette terre américaine, que je ne pensais jamais fouler un jour... profiter de cette chance qui m'était offerte... parler enfin anglais, langue que j'avais apprise avec ferveur, et qui restait au stade de souvenir.... la plupart du temps..
L'émotion devant Ground Zero a été silencieuse et pleine de questionnement... comme si je doutais presque d'être pile à l'endroit que j'avais vu s'effondrer depuis mon salon, un 11 septembre, au milieu d'un après-midi parisien ensoleillé, semblable à un autre..
Nous avons loué une voiture familiale, il fallait y rentrer à 7, bagages compris...
Nous avons parcouru l'état de New York... ce serait long et probablement ennuyeux pour vous de tout vous raconter... et j'ai une très mauvaise mémoire des noms de ville... Jean-Phi a fait cela très bien, sur son blog, ici.... c'était merveilleux, gigantesque... irréel des fois...
Je peux affirmer aujourd'hui que c'est le plus beau voyage de ma vie...
Je ne sais pas si j'y retournerai un jour mais j'y compte fermement...
L'espoir fait vivre...
Et puis franchement, si je devais vous dire à quoi je rêvais quand j'étais enfermée dans ma chambre, petite, à vérifier les battements de coeur de ma maman, dans la pièce voisine... si je devais vous dire que je rêvais juste d'avoir un soir de ma vie sans cris et pleurs... un soir où il ferait bon manger autour de la table de la cuisine, avec mes parents et mon frère, à se raconter notre journée d'école, à rire, à s'écouter... à s'aimer... si je devais vous dire que la chance de ma vie a été de croiser un jour celui que j'aime aujourd'hui... si je devais vous dire que j'ai une hargne et un côté impulsif bien difficile encore à freiner aujourd'hui... que diriez-vous????
Vous diriez que la roue tourne...
Que l'enfance n'est pas indélébile... qu'elle ne colle pas à la peau...
Que tout peut changer...
Qu'il faut se donner les moyens de le faire, d'y arriver... chaque jour...

Mon passé fait partie de moi... et sa noirceur a permis de me pousser vers un optimisme que je suis contente de posséder chaque jour...
J'espère qu'il se ressent dans mes mots, malgré les retours en arrière... l'alcoolisme ne m'a pas emportée avec mon père... la prématurité de Manon ne m'a pas mise à terre... l'encoprésie de Zoé est juste là pour me "maintenir" à la maison, encore un peu plus, pour rattraper l'enfance que je n'ai pas eue, au travers celle de mes filles...
Sinon je serais encore à courir après je ne sais quoi... je le sais... je serais ailleurs qu'ici...
A rattraper le temps perdu.... peut-être..

vendredi 22 février 2008

Histoires de mini-jupe....


Il règne sur la région Aquitaine comme un air de printemps ces temps-ci. Il fait un ciel bleu éclatant, les températures atteignent entre 15 et 20° l'après-midi... le café peut être pris sur la terrasse sans gros pull et des fois, le soleil tape un peu sur la casquette... je ne vais pas m'en plaindre. J'adore la luminosité, la chaleur.

Les hommes adorent aussi la venue du printemps. Mais pas pour les mêmes raisons que nous, les femmes. Je vous le disais, moi, j'ai le réflexe de mettre le nez dehors, de jardiner, de me prélasser, et ce dès lors qu'il fait beau... . Mais la gente masculine a d'autres déclics, plus subtils, face aux premiers rayons du soleil.

J'en ai pour preuve deux conversations en une semaine d'intervalle.

La première s'est faite avec mon vétérinaire (je vous rassure, c'est celui de ma chienne, moi je vais chez un généraliste quand je suis malade, tout de même... nous n'avons pas la même pilosité!!!!)... Nous avons une chienne bichon, adorable, de 10 ans. Nous l'avons "sauvée" (c'est un bien grand mot mais je sais pas comment dire) de l'euthanasie. Elle était reproductrice dans un élevage de la région. Et ne voulait plus du mâle. Epuisée, dégoûtée, j'sais pas. En tout cas, depuis six ans que nous l'avons, dès qu'un poilu sur pattes vient lui renifler le derrière, elle s'asseoit. Si c'est pas du refus catégorique, çà mon gars, faudra m'expliquer. En tout cas, elle bouge pas ses fesses et attend que le grand toutou (car ce sont toujours des labradors ou des colleys qui viennent la draguer) aille voir ailleurs si elle y est...
Bref, tout ça pour dire que nous avons une chienne qui a eu besoin d'aller refaire ses vaccins y a une semaine.

Le véto est très sympa, et il adore ma boule de poil (ma chienne, vous l'aviez compris).
Il était en train de la piquer sournoisement pendant qu'elle me jetait un regard qui disait "reste-pas plantée là, toi, sors moi de là!!!" quand il a engagé la conversation.

"Elle est vraiment gentille, votre chienne... elle a beaucoup d'activités????"

J'ai pas eu trop à réfléchir vu qu'elle est la reine de la "carpette"... pire qu'un chat....

"bah si on considère que d'aller de son panier fourré à notre tapis poilu, puis au jardin, c'est de l'activité, on peut dire qu'elle en a..."

Jean-Phi était là, les bras croisés. Il a rajouté.

"Oui enfin, le tapis poilu, tu l'as enlevé pour remettre le marron sans poil... elle a boudé toute la soirée..."

(ma chienne vous remercie pour vos conseils déco les filles, voir mon billet sur mon salon avant et après!!!)

Je me suis retournée vers Jenfi.

"Oh elle s'en remettra, c'est presque le printemps, il ne fait plus froid par terre maintenant..."

Le véto m'a regardée et a souri, puis s'est adressé à Jean-Phi.

"Alors votre femme dès qu'elle voit un rayon de soleil elle ne met pas la mini-jupe, elle enlève le tapis poilu!!!??? c'est marrant chez vous!!!"

Je n'ose pas vous décrire ma trombine... Moi en mini-jupe. Comment cela a-t-il pu venir à l'esprit de mon petit véto si timide d'habitude????

Je vous dis, les hommes ne réagissent pas comme nous aux premiers bourgeons...

Deuxième conversation, avec mon homme cette fois, mardi soir, à la sortie de l'école des filles.
Nous y allons souvent à pieds. La sortie est à 17h, ça prend quinze minutes en se baladant. C'est très agréable. Et Jenfi étant des fois rentré du boulot (fonctionnaire il est!) il m'accompagne volontiers.
Nous arrivons toujours cinq minutes avant la sonnerie et en profitons pour bavarder avec Pierre-Paul-Jacques que nous connaissons bien. De tout et de rien. Des enfants, du beau temps, du boulot. Du qu'est-ce-que-t'as-projeté-ce-week-end????. Bref vous voyez.
Mardi soir, beau temps. Super chaud même.
Moi j'avais mon manteau long (armure de la trentenaire en fin de parcours)... et je tenais solidement la poussette de Noé, affairée à discuter avec le papa de Yohann, Jean-Phi à mes côtés... Soudain j'ai eu le sentiment de parler dans le vide. J'avais pas dit une connerie. Non. Mais ni mon homme, ni le papa de Yohann n'écoutaient plus ma douce voix. En fait j'ai compris de suite. Il y a une jeune maman asiatique qui vient chercher ses enfants chaque soir et qui est franchement la copie conforme d'Anggun (voir plus bas). Là, même ma conversation ô combien intéressante ne fait plus le poids. Vous comprenez, les deux paires d'yeux avaient comme un mal indescriptible à revenir vers moi... la jeune maman en question arborait une mini-jupe volantée, charmante. Elle avait des bottes hautes... une petite veste cintrée... magnifique. Non, je sais aussi reconnaître quand une femme est belle, et apprécier. Je tiens à l'avouer.

J'ai dit à mon homme.

"Ca va, tu tiens le choc????"

Il m'a dit le truc le plus ridicule qui soit.

"hein....euh, elle n'a pas une belle peau ces-temps-ci, on voit que c'est l'hiver..."

J'ai bondi.

"Depuis quand tu regardes la peau de cette femme, mon chéri????"

En plus il avait les yeux nettement placés ailleurs.

"Hein quoi?????"

Ok, il était sous le choc... la maman a dû se baisser pour ramasser son plus petit étalé au sol... point trop n'en faut pour mon petit bonhomme de mari. Point trop....

Vous conviendrez que les premières lueurs printanières provoquent de sérieux émois
.
Pour vous aidez à vous mettre dans l'ambiance locale, je vous joins une vidéo de la belle Anggun, que je trouve vraiment jolie...
Un ami à nous, qui était notre témoin de mariage, a fait le tour du monde (veinard!) et est revenu avec une certitude... les plus belles femmes du monde sont indonésiennes....
Je veux bien le croire... sans même être allée vérifier!!!

mercredi 20 février 2008

Véro... de l'autre côté de l'Océan....


Je ne sais jamais si je fais bien ... de vous parler de l'autre Véro que j'étais. Je ne sais jamais parce que cela peut vous mener vers des sensations nouvelles envers moi... et j'ai trop besoin qu'on m'aime pour supporter votre rejet...

Rejetée, je l'ai été par mon père... je crois avoir déjà dit ma souffrance dûe à une telle incohérence... je crois avoir fait un portrait de mon papa assez effrayant mais c'est ce que j'ai en moi comme sentiment effarouché... j'aimerais me débarrasser de cette peur, de cette frayeur... mais je n'y parviens pas...

Ma seule solution pour me sortir de neuf années (les premières de ma vie) de violence parentale, a été de mettre tout dans un coin de mon esprit et de fermer la porte du souvenir à double tour... au risque de réfuter l'idée d'avoir eu un père un jour... oublier, faire peau neuve... ça m'a sauvée...

Lui était capable de tout oublier, le matin, au réveil... il ne se souvenait jamais de rien... pas même d'avoir pesté du bout de sa table depuis la fin du repas, avec sa cigarette et sa bouteille de rouge... râleur et grossier... affairé à refaire le monde... à nous dire qu'on lui pourrissait la vie et qu'on l'énervait tout le temps... il prenait un malin plaisir à crier fort, à nous éteindre la télé, seule chose capable de couvrir sa voix... il en était très irrité, car ma mère augmentait le son à chaque fois qu'elle sentait ma main trembler à l'idée qu'il allait se lever de table et venir nous bousculer... je n'arrive pas à oublier certaines scènes, comme le soir où il était excédé de me voir autoriser à regarder "Sissi impératrice" pelotonnée contre ma mère... heureuse...il a pris le coup de sang, a débranché les fusibles du compteur électrique...et les a mis dans la bouche de ma mère, pour qu'elle les "mange"... il lui a cassé toutes ses dents de devant... elle faisait tout pour ne pas les avaler... le sang a coulé, encore... et je suis partie au lit, tremblante, les larmes aux yeux, avec un coup de pied aux fesses... sans voir la fin de Sissi... il a fermé ma porte de chambre à clé, comme toujours, car dès que ma mère pleurait, je sortais de mon lit et me précipitais pour la tirer vers ma chambre quand elle gisait au sol... m'enfermer à clé était la seule solution pour me canaliser... je n'avais jamais le temps d'aller faire pipi... je faisais des fois dans mon lit, mais il me grondait... alors j'ai appris à me retenir... longtemps... mais aujourd'hui, je le paye...
Le pire devait arriver... il l'avait dit... il aurait la peau de ma mère... j'ai déjà tout dit ici
Une fois... un soir...

Mon père était toujours très calme, le matin...
Il me voyait le dévisager devant mon bol de lait chaud et mes tartines... cherchant dans son regard si c'était mon papa d'hier soir où celui qui parlait très peu le reste du temps... qui partait travailler calme et rentrait le soir habité d'une rogne que je ne comprenais pas...
L'alcool n'est pas perceptible pour une petite fille... de moins de neuf ans... moi je ne savais pas que tous mes problèmes venaient de ce liquide rouge contenu dans la bouteille qui était toujours auprès du verre de mon père... elle était là, chaque soir depuis ma naissance.. pleine, puis vide... elle faisait partie de la famille... je croyais que tous les papas buvaient ça...
Je ne me suis jamais posée la question de savoir pourquoi mon père gesticulait, déversait son mal-être sur nous, frappait... c'était lui... c'était comme ça....
Jamais je n'ai su... du temps où je l'avais auprès de moi...

Quand mon père est sorti de l'hopital où on avait recousu ses blessures... il a été directement placé en cure de desintoxication... pour son bien...
Il est sorti de là, probablement sevré... mais il n'avait plus de foyer, plus de femme, plus d'enfants, qui l'attendaient... il vivait dans la caravane familiale... le partage des biens avait été fait... je pense, j'étais petite pour me préoccuper de ça... nous vivions avec ma mère... nous avions le droit de le voir un week-end sur deux... il nous amenait dans un petit resto-snack de la plage, nous payait la foire où le ciné... puis vers 16h, il avait soif, et nous devions le suivre dans un bar... parmi des hommes qui sentaient fort, parlaient fort, fumaient trop et étaient rouges... je me sentais mal et je demandais à rentrer à la maison... ce qui mettait mon père en boule... et il s'énervait alors sur moi, me disait que j'étais une pleurnicheuse, qu'il ne m'aimait pas, qu'il n'avait jamais voulu de moi et qu'il n'avait pas poussé assez fort ma mère dans l'escalier la veille de ma naissance (je suis née prématurément)... qu'il n'oublierait jamais ma silhouette droite devant lui, le fameux jour de juin 1978, pétrifiée, mes pieds baignant dans la mare de sang qui sortait de son abdomen... j'avais conscience de n'avoir rien fait... et j'avais senti qu'il avait compris que dans mon regard, se lisait une seule chose.... "papa, vide-toi de ton sang, car si tu te relèves, tu vas probablement me tuer"...
C'est atroce de devoir vivre avec une telle pensée...
J'ai très peur des choses moches que mon esprit a osé me chuchoter... c'est très dur pour moi de livrer ces choses que la petite fille que j'étais a osé espérer...

Mon père a fini par ne plus nous prendre un dimanche sur deux, stoppé par ma mère et par son avocat suite à un malheureux dimanche où il a tenté de réparer ce qu'il n'avait pas pu finir, ce soir de juin 1978... j'en ai déjà parlé ... mais il y a eu d'autres tentatives pour réparer l'erreur... dont je n'ose même pas me souvenir... pas ce soir....

Mon père est allé en prison, un an... suite à ses tentatives de "réparation", à des conduites en état d'ivresse sur la voie publique, et suite à un non paiement de la pension alimentaire... j'ai jamais vraiment su quelle "faute" avait provoqué son emprisonnement... j'ai reçu une lettre de mon père, un jour... et je suis allée m'enfermer dans la chambre avec mon frère pour la lire... je devais avoir treize ans... je lisais les mots d'un père affaibli, malheureux, qui souffrait et disait nous aimer... avoir tout gâché... et qui réclamait notre présence...

Nous ne sommes jamais allés le voir en prison...
C'est un regret avec lequel je dois vivre aussi...

Mon père a fini par vivre dans la rue, suite à sa sortie de prison... je l'ai su car un jour, accompagnée de mes amis, je l'ai croisé... je sortais du lycée... c'était l'année du bac... je marchais sur le trottoir et j'ai vu un homme qui avait une doudoune beige comparable à celle que mon père portait le dernier dimanche où il nous avait pris avec lui... il y avait des années déjà... il était sale, la bouteille à la main, chevelu, mal rasé, crasseux... je suis passée devant lui... je l'ai regardé, touchant même sa chaussure tant ma démarche tremblait... effrayée... triste... il ne m'a pas reconnue... je revois cette scène comme si c'était hier... blessée... en colère contre la vie... contre lui., contre moi.. il était devenu clochard...

Un jour de 1991, nous avons reçu un appel chez ma mère, mon frère et moi, pour nous demander si nous étions bien les héritiers de Monsieur R..... nous avons répondu que oui... c'était l'hopital du Havre... mon père était en phase terminale de cancer du foie et poumons... il n'avait aucune couverture sociale... et nous devions nous rendre vite à son chevet...
J'ai recommencé à trembler de partout et mon frère a choisi de ne pas parler. Il a toujours souffert en silence.

Quand nous sommes arrivés au service de réanimation, il était presque nu, blanc gris, très maigre et endormi... j'ai écouté le médecin nous demander "vous êtes sûrs d'être les enfants de cet homme????"... J'ai compris que nous étions trop propres sur nous pour avoir une quelconque relation avec ce qu'il était devenu... Nous avons confirmé que c'était bien notre père. Nous avons entendu un faible "Et bien, on voit de tout de nos jours, vous avez vu dans quel état il est???? vous avez une explication à nous donner pour les quatorze entailles cicatrisées qu'il a sur le torse????"...
Mon frère ne disait rien, il regardait fixement son père et pleurait silencieusement...
J'ai failli expliquer le pourquoi du comment à ce médecin mais la haine que son regard déposait sur moi était trop forte pour que je puisse me défendre sans salir encore plus cet être en fin de vie ... qui payait cher la facture... d'un alcoolisme abusif...

J'ai baissé les yeux et je me suis rapprochée de mon frère... nous sommes rentrés dans la pièce et nous n'avons rien dit...fixant cet être mis à nu, plein de blessures externes et internes... que nous avions vu se greffer à lui chaque jour de sa soif de vie... sans rien pouvoir faire... sans même le connaître...
Il est décédé le 25 mai 1991...
Nous avons eu le temps de lui dire au revoir...
L'hopital nous a appelé pour nous dire qu'il lui restait quelques heures...
Quand nous sommes arrivés, il faisait une hémorragie...
L'odeur tant malsaine de son sang qui avait collé à mes pieds nus en juin 1978 revenait à mes narines...
Il a réclamé à nous tenir la main, à nous, ses enfants... et à sa "femme"... celle qu'il avait tant aimé... sans le savoir... ma mère... venue à son chevet...
Il a été "lui-même" le jour de sa mort... l'unique jour pour moi... du chemin fait avec lui...
Jamais je ne l'avais entendu dire qu'ils nous aimaient...
Nous avons parlé de nos vacances à Quimper en 1976, seul vrai bon souvenir que nous avions en commun... de cette vie si courte avec lui, et si tourmentée...

Il est parti... me laissant à l'aube de ma vie de femme avec une envie de ne rien rater... de profiter de chaque jour de ma vie... d'avoir une famille, des enfants, et de leur dire chaque jour que je les aime... pour lui, pour toutes les fois où je ne lui ai pas dit, pour toutes les fois où il n'a pas su me le dire...

Cher Alcolo, chère Petite... je ne hais pas mon père... je hais le liquide qu'il a aimé plus que moi... je voudrais refaire marche arrière, ne pas naître si il le faut, puisque cela était trop dur pour lui d'avoir une fille...

Je voudrais lui dire "Papa, si seulement tu m'avais laissé le temps de grandir pour te comprendre... car aujourd'hui j'ai la maturité suffisante pour analyser ce qui pousse quelqu'un à choisir l'alcool comme morphine contre les coups de la vie... t'anesthésier doucement pour oublier... c'était ça que tu voulais, n'est-ce pas???...
Aujourd'hui je suis une mère et je sais que j'aurais pu te regarder sans peur, te parler, te laisser me dire pourquoi tu as noyé toute ta vie dans un verre de vin...
Mais tu es parti trop vite..."

Peut-être qu'il m'entend quelque part...
En tout cas, j'ai joué cash ce soir...
C'était normal..
Cher Alcolo, vous m'avez appris le courage et l'honnêteté...
Ne perdez jamais l'idée que votre fils vous aime... certainement plus fort que vous ne l'imaginez...
Merci de m'avoir lue.