mercredi 26 septembre 2007

Britney

En ce moment, cette blondinette fait quasiment chaque soir la une du "petit journal" de Yann Barthès. Rubrique que je regarde sur Canal+, en clair, entre 20h10 et 20h50... le plus souvent que je peux. Car bien sûr, on mange et on remplit le lave-vaisselle chez moi aussi. Comme chez tout le monde. C'est donc le torchon à la main que je visionne ce "24 secondes de people"... juste après le top five de Thomas Ngijol... que j'affectionne beaucoup aussi...
Britney est en chute libre... dope, alcool???? Elle a un peu trop forcé là-dessus, c'est clair. Ceci dit, avait-elle l'intelligence suffisante pour y résister?? je n'en suis pas sûre... Mais bon, je ne suis pas là pour faire l'analyse psychologique de la demoiselle. Je m'en fiche royalement. Je n'achète pas la presse people. Je pense que ceux qui s'y trouvent le cherchent et entretiennent la sur-exposition dont ils sont victimes... on sait tous que certains contactent eux-mêmes les paparazzis qui les harcèlent...
Je suis assez bon public. Je regarde chaque année le "festival juste pour rire" (version Québec) avec le même engouement. Je suis fan du duo Dubosc-Rousseau... dommage qu'ils aient décidé de passer la main. Ca fonctionnait bien tous les deux... j'aime y voir les humoristes français et canadiens du moment. C'est un moment de détente assuré...
Ma préférence va à une femme. Je la connaissais d'avant. Grâce à son sketch sur les garçons et les filles, vu et revu. Florence Foresti est son nom. Elle est actuellement en congé maternité, elle pouponne sa jolie petite fille. Elle n'assure donc plus sa rubrique dans l'émission "On n'est pas couché" présenté par Ruquier le samedi soir, tard... trop tard... et vivement qu'elle revienne... c'était bien apprécié...
Bien sûr, l'humour est quelque chose de très personnel. Ce qui peut paraître drôle pour quelqu'un peut sembler nul pour un autre... normal... J'ai vu Bigard en spectacle à ses tout débuts, au palais des glaces... nous avions bien rigolé... je sais pour autant que sa vulgarité dérange certains... je le comprends... comme quoi... les goûts et les couleurs...
Je vous joins un extrait de l'émission du samedi soir de Ruquier, il date de la saison dernière.
Britney était déjà la tête de turc de nos humoristes. Je vous laisse juger vous-mêmes.
Je m'excuse auprès des inconditionnels de Britney... mais vous savez, c'est à prendre au second degré...
Avis aux amateurs... aux curieux... c'est, je le rappelle, juste pour rire...
Petit "plus", le replay permet de voir ses autres "interprétations", en passant par Madonna, Céline Dion, Ségolène Royal, et les très bons NRJ Music awards...

mardi 25 septembre 2007

Best-seller...

Hier soir, il a fallu couper la poire en deux : le "Cold case" inédit de Madame ou le "Da Vinci code" que Monsieur n'a pas vu???? Avouez qu'il y a des choix existentiels dans la vie qui méritent bien qu'on s'y attarde!!!!????
J'ai laissé mon homme se mettre en position du type-affalé-devant-un-café-les-pieds-en-éventail-sur-la-table-de-salon... je me suis pelotonnée dans l'angle du canapé comme une frileuse-experte-en-baillements, accompagnée de ma tisane et de mon plaid polaire!!!! Bref vous voyez le tableau... pour faire dans le détail, il y avait même la bougie qui fait un semblant de chaleur et la lampe tamisée en ambiance... on était fin prêt... pour un best-seller adapté par Ron Howard, en personne... (ah les "jours heureux", toute ma jeunesse!!!)...
Le casting semblait prometteur : Tom Hanks, la valeur sûre, le mec qui rien qu'à lui tout seul assure un bon nombre d'entrées rien qu'en ayant son nom à l'affiche... j'aime l'acteur... après c'est une question de goût, bien évidemment... Zoé est venue faire son dernier bisou vers 21h et s'est écriée 'oh c'est Wilson!!!!"... bah oui, nous avons fait une séance dvd un soir d'hiver devant "seul au monde", serrés tous les cinq devant le petit carré lumineux de notre salon... au début, on était assis sagement... puis Zoé a commencé à me dire "j'ai froid, maman, à force de voir la tempête dans ce film!!!"... on a ramené le fameux plaid de la "frileuse" cité tout à l'heure... les barres de choc sont venues remplir les ventres des gourmandes... et réconforter notre Zoé qui pleurait de voir Wilson se perdre en mer.. depuis elle nous réclame le même ballon, quand l'envie lui prend... elle adore ce film... Manon aussi... Julie accroche également mais son film favori de Tom hanks est Forest Gump... le mien est "la ligne verte" et Jenfi adore "Appolo 13"...
Je crois que j'ai suffisament chargé la bourrique, promotion réussie : nous aimons Tom Hanks, point final...
Audrey Tautou était la partenaire féminine. Tournage en plein Paris. Donc obligation de faire un casting français. On connait le procédé. Audrey est une très bonne actrice. Elle restera mon Amélie Poulain adorée (film très cher aux parisiens de coeur) et je crois qu'elle n'a plus rien à prouver. Elle est l'une de nos meilleures comédiennes. Confirmée.
Je n'ai pas lu le livre. Autant le dire tout de suite. Je l'ai vu traîner sur la table de chevet de mon homme, décoré mon porte-revues des toilettes... J'aurais pu être interpellée... mais non, je suis restée absente aux avances de ce pavé rouge... peut-être ai-je eu tort?... Jenfi dira oui... comme toujours quand je ne lis pas... Et que je ne me force pas...
j'ai donc commencé à regarder le film. Pas vraiment concentrée. Mais bon, c'est normal, je dois mettre au moins 5 mns avant de mettre mon cerveau en mode "ralenti" ... j'ai une petite voix qui parle dans ma tête à longueur de journée et il est un peu difficile de s'en défaire... elle disait hier soir "n'oublie pas de racheter des goûters pour l'école demain - pense à la cotisation de la danse pour Julie- dis à la maman de Noé que tu n'as plus de couches pour finir la semaine - mets un post-it sur ton ordi pour ne pas oublier l'ortodendiste de Julie mercredi à 17h30 - passe à la pharmacie demain pour l'importal de Zoé-...." vous voyez le genre!!!!???? ça ne me quitte jamais... c'est comme un petit vélo qui pédale dans le vide et ne m'amène nulle part... je dois donc le freiner, chaque soir... tout doucement...
Je dois dire que je le freine assez vite quand le début du film est captivant, d'emblée... mais là, c'était loin d'être le cas... j'ai dû bailler 15 fois, me redresser pour boire ma tisane et faire semblant de suivre... j'ai demandé des indices à mon homme... qui trouvait cela moins palpitant que le bouquin... mais bon... à part pour Harry Potter, je ne l'ai jamais entendu dire qu'il aimait une adaptation cinématographique... donc j'ai laissé dire...
Je me suis endormie 3omns après le début du "chef d'oeuvre" annoncé... les cachets pour le dos ont dû m'aider à sombrer car c'est vrai qu'ils sont faits pour me "détendre" et m'endormir la douleur... ça a marché... un peu trop...
Jenfi était content de l'avoir vu mais cela ne l'a pas emballé... il s'en doutait... la critique n'a pas toujours été bonne envers ce film...
J'ai tout de même eu le temps de voir à l'écran l'église St Sulpice que je connais bien... le frère de Jenfi a vécu en face pendant près de cinq ans... (il vient de déménager ce mois-ci... ) je connais donc bien le quartier... et il me rappelle mes neveux que je ne vois pas si souvent, malheureusement... les virées dans le jardin du Luxembourg... les fêtes du jour de L'An dans la caserne des Pompiers qui est juste au coin de la rue, à deux pas de l'église... là où travaillait mon beau-frère... un très joli quartier...
Je crois que j'ai rêvé de ce quartier d'ailleurs... et de la pyramide du Louvre aussi... je fais toujours un melting pot de ce que j'ai réussi à entrevoir quand je dors devant la télé... ça tourne en boucle... mon beau-frère a dû apparaître aussi dans mes songes de spectatrice endormie, mais c'est sans doute parce que nous avions appris le jour même qu'il était à l'hopital, sur le billard... fracturé au tibia et au péronet, suite à une démonstration rocambolesque de comment-faire-du-skate-pieds-nus-quand-on-balade-ses-trois-fils-au-parc-avec-des-tongs-aux-pieds-et-que-l'aîné-demande-papa-tu-me-montres-comment-on-fait-du-skate-s'il-te-plaît-????????... On se prend le vol du siècle.... le souci est qu'il a le pied qui a dévié de son axe, le cartilage explosé... pour un militaire de carrière assez kamikaze et sur le terrain, ça le fait pas... donc voilà... j'ai bien mélangé le tout et je me suis fait mon petit "film" à moi, un peu plus remuant que celui qui défilait devant jenfi...
Je crois que finalement, j'ai eu ma soirée TV, moi aussi, na!!!!!...
Un peu zarbie, certes... mais on fait avec c'qu'on a!!!!
Et puis au moins, j'ai tout compris... parce que le Da Vinci Code, j'suis pas sûre d'avoir tout pigé!!!!!!! c'est normal??????

lundi 24 septembre 2007

Grandir...

Il ne faut pas croire que cela a été douloureux pour moi... semé d'embûches, invivable... Si je suis capable de parler de ma vie de maman d'aujourd'hui, pleine de bonheur et de légèreté, tout en dévoilant ma vie d'enfant appeuré, c'est parce que j'ai justement connu deux poids, deux mesures. Le calme me plaît. C'est la seule chose à laquelle j'aspire.
Je suis la première à me remettre en question, régulièrement. A me demander si je ne choisis pas la facilité, le tout-cuit, le sans-surprise... c'est sûr, la vie de maman n'est pas faite de reconnaissance et de montée de grade... elle n'a aucune gratification. Auprès du public je veux dire. Car en ce qui me concerne, je me réjouis chaque jour de voir grandir mes enfants... elles me le rendent bien.... et c'est la plus grande gratification qui soit à mes yeux.
Je pense que j'ai besoin de vivre avec elles cet état enfantin que je n'ai pas eu... mes dix premières années... je sais trop combien elles sont constructives pour la suite, nécessaires... je ne voulais passer ni à côté d'elles, ni de moi...
Je ne suis pas quelqu'un qui croit en quoique ce soit. J'étais partie pour, au début... ma mère étant croyante. Mais des nuits entières à supplier que la peur me quitte, que le calme berce ma vie de famille, ont eu raison de ma foi...
Je n'ai donc prié pour personne quand Manon est née avec son kilo effrayant, son corps décharné... ni quand Zoé a développé sa maladie. Personne ne viendra davantage à mon secours aujourd'hui qu'hier.
Si ce passé chaotique m'a permis d'aborder les problèmes de santé de mes enfants avec philosophie... si cela m'a permis de faire l'heureux choix de les accompagner dans leur vie de petite fille... si cela m'a donné conscience de la vraie valeur des choses... alors tant mieux... je n'aurais pas voulu faire le choix de les laisser livrer bataille sans moi...
J'ai trop senti l'isolement, la douleur, la peur... pour voir dans le regard de mes filles un seul de ces trois sentiments.... je ne veux que des rires, de la joie et une vie simple... où prendre son petit déjeuner le matin sans précipitation est un luxe... où ne pas aller à la cantine est une exception rare... où prendre un bout de pain beurré, fourré d'une barre de chocolat, en guise de goûter est un rituel apaisant... réconfortant...
Je rattrape le temps perdu...
Je sais que je suis à contre-courant... que je suis "has been"...
Je prends ce qui est à prendre maintenant...
Il sera toujours temps de refaire surface dans quelques années...
Zoé sera guérie et autonome......
Elles seront plus fortes que moi, plus sûres d'elles...
C'est tout ce qui compte... car acquérir la confiance en soi à l'âge adulte est un bien dur labeur...
J'y travaille chaque jour... et ce n'est pas toujours évident...

vendredi 21 septembre 2007

Le permis

Je ne suis pas dans la norme française. Avoir le permis est la préoccupation majeure des 16-25 ans depuis un bon paquet d'années. C'est inscrit dans le mode opératoire qui consiste à faire de vous un adulte prêt à l'embauche : bac + permis en poche = mention bien sur le CV.... le minimum requis. L'incontournable.
Tous mes amis de lycée et de fac étaient en plein dedans. Soit en conduite accompagnée dès 16 ans, soit en forfait 20 heures dès 18 ans... c'était il y a 20 ans. Rares étaient ceux qui se le voyaient payé par papa et maman, nombreux étaient ceux qui bossaient l'été pour se l'offrir...
J'étais dans le groupe de la deuxième option... je travaillais dans la compagnie maritime locale, servive comptabilité, et ce tous les mois d'août depuis mes seize ans... le petit magot amassé me payait en priorité mes frais de TGV pour aller voir Jenfi... normal... ça comptait bien plus que le permis...
Je savais que je devais économiser pour m'inscrire à l'auto-école, mais bon...
Je ne me pressais pas pour le faire...
C'est le moins qu'on puisse dire.
J'ai appris à 32 ans... complètement stressée et largement au dessus de la moyenne d'âge des jeunes âmes qui bûchaient le code avec moi le soir... j'étais vraiment au pied du mur. Je venais de quitter la capitale et mon métro chéri. Je me retrouvais dans un petit hameau à 20 kms de Rouen, complètement dépendante de Jenfi et complètement incapable d'amener mes filles à l'école... sans une longue marche de 30mns... la galère totale...
Je me suis faite violence. Je me suis inscrite à l'auto-école deux mois après notre arrivée, en plein hiver. J'ai passé six mois à faire des nuits blanches, à faire des crises de tétanie par la trouille de ne pas y arriver... j'ai perdu 4 kilos. Rien que par le stress. J'ai finalement réussi à avoir mon code du premier coup au printemps et je me suis présentée à l'examen de conduite en juin... les mains moîtes, le coeur à cent à l'heure... et j'ai échoué... j'ai dû le repasser en été et comme par hasard, je l'ai décroché le 23 août, date d'anniversaire de ma Julie... complètement sur un petit nuage... et étonnée par moi-même.
Je n'ai jamais eu confiance en moi. Sur ce point en particulier. J'ai toujours cru que je devais abandonner tout espoir de conduire un jour....
Je pense n'avoir jamais autant pris sur moi pour surmonter cette phobie...
Je peux l'expliquer. Mais cela n'est pas une excuse. Je ne suis pas très à l'aise avec tout ce qui va vite, tout ce qui peut déraper...
Mon père n'a jamais compris pourquoi je l'avais laissé gésir dans sa mare de sang quand j'avais neuf ans... pourquoi je ne bougeais pas... pourquoi je ne répondais pas à sa demande d'aide...
Il me sommait de venir auprès de lui, de réagir, mais j'avais comme un bourdonnement dans les oreilles... mes yeux étaient rivés sur ce qu'il tentait de contenir de lui-même et je sentais l'odeur malsaine de ses blessures me prendre à la gorge...
Je n'ai rien pu faire... j'ai senti quelqu'un me soulever de terre et me prendre dans ses bras, me cachant les yeux et me suppliant de ne pas les rouvrir... c'était la voisine... elle m'a emportée... loin, dans son appartement... et là, je ne sais plus...
Mon père n'a jamais eu le droit de regagner le domicile conjugal. Par contre, il a eu le droit de nous prendre un week-end sur deux, avec lui, mon frère et moi...
Il n'avait pas de chez lui. Il logeait dans la caravane familiale. Celle qui décore tous mes souvenirs de camping de petite fille... Nous passions donc nos dimanches avec lui dans les petits snacks, bars de la ville, et sur la route... il était calme en début de journée... mais le passage prolongé devant un comptoir d'assoiffés nous le rendait éméché vers le milieu de l'après-midi...
Comme à chaque fois, il y eut le dimanche de trop... avec le verre de trop...
Mon père conduisait la simca familiale, mon frère à sa droite, et moi derrière... il fonçait, en pleine ville... il ressassait le jour où ma mère a été plus forte que lui... il me demandait pourquoi je n'avais rien fait, pourquoi je n'avais pas levé le petit doigt pour lui... j'ai commencé à pleurer... il n'a jamais supporté que je sanglotte... cela a toujours redoublé sa violence envers moi... Il a alors pris la file de gauche, à toute allure... Nous étions sur le port, sur une longue ligne droite... il m'a dit 't'es aux premières loges, regarde-bien encore cette fois-ci..." et il a accéléré vers le camion qui arrivait en face... j'ai mis un temps à réaliser qu'il ne changerait pas de file et j'ai crié... mon frère a attrapé le volant et nous a remis sur la droite... de justesse....
Je n'ai jamais voulu le revoir seule, ni même avec mon frère... de peur qu'il ne loupe pas son coup, une autre fois...
Il a tout de même trouvé le moyen de foncer sur ma mère et moi en pleine rue... quelques mois plus tard... alors que nous traversions à deux pas de notre immeuble... de retour d'une course alimentaire... ma mère a eu un instinct bizarre... je crois qu'elle reconnaissait très bien le moteur de la simca... elle m'a poussée sur le trottoir et elle s'est effondrée dans le caniveau, la cheville cassée... il ne nous a pas percutés... il ne s'est pas arrêté...
Je crois que j'ai toujours assimilé la voiture à un objet de malheur, un cercueil ambulant...
Je conduis chaque jour pour amener mes enfants à l'école... faire mes courses... mais je redoute les autoroutes, les lignes droites... et les camions... j'aimerais passer outre et soulager mon homme en prenant le volant sur les longs trajets... mais je ne le fais qu'en dernier recours... si il pique du nez...
J'espère me guérir un jour de tout cela... je n'aime pas donner raison à mes peurs...
Il faut pourtant que j'accepte de vivre avec certaines de mes cicatrices...
Certaines ne disparaitront jamais... je le sais...

mercredi 19 septembre 2007

Va et vient...

Je ne suis plus une jeune maman. Non, je ne fais pas ma crise pré-quarantaine, je vous le dis tout net, je-vais-bien...Aucune envie de me refaire la poitrine (le mot juste serait de me faire "greffer" la poitrine que la nature a oublié de me doter, mais bon....), aucune envie de boire de la soupe matin, midi et soir (pour voir enfin mon enrobage corporel flasque partir en flaque à mes pieds)... aucune envie de partir sur une île déserte en abandonnant mari et enfants à leur bon vouloir (j'ai pas l'allure d'une kohlanteuse ou d'une Kate de Lost!!!)... Non, rien à l'horizon qui présage un grand j'envoie-tout-en-l'air-avant-de-ne-plus-pouvoir-le-faire... Je n'ai aucune revendication.... qu'on me laisse ma 'tite vie, c'est tout ce que je demande...
A 3o ans, je n'avais pas cette sérénité er ce contentement facile. Avoir trois enfants en cinq ans d'intervalle, faire le choix de les élever et de "travailler" à la maison, avoir un budget chaotique, tout cela me mettait une pression et me bouchait carrément la vue sur l'avenir... je ne voyais rien changer... les enfants étaient demandeurs, tout le temps. J'étais devenue celle par qui tout va et vient... la plaque tournante, le baromètre... je pense que des fois, devenir minuscule et non-indispensable était un doux rêve convoîté, une illusion farfelue... je voulais juste disparaître, cinq petites minutes, juste pour une douche sans précipitation... juste pour un moment de rêverie devant un magazine... juste pour être moi cinq minutes!!!!
Bien sûr, je dois l'avouer, j'ai eu des bébés-filles vraiment faciles et sympas. Aucune n'a su me hérisser le poil sur la tête, me sortir de mes gonds, me pousser à bout... non, ce serait malhonnête de ma part que de leur mettre cela sur le dos. Elles n'ont jamais franchi les limites que Jenfi et moi avions tracé sur le sol impeccable de notre petite vie tranquille... elles savaient. Elles avaient un ryhtme assez rôdé vu leur maniaque de maman qui avait peur de mal faire, tout le temps.... et je pense que quelque part, ça les rassurait autant que moi...
Les maladies ont empoisonné notre quotidien, ça, on peut le dire... j'ai pesté, ronchonné, pleuré, contre cette incapacité à "sortir de moi-même" quelque chose "d'impeccable" ... je me suis sentie responsable et complètement dépourvue du mode d'emploi "mettre au monde un bébé 100% viable".... j'ai tenté de me donner corps et âme pour refaire démarrer le moteur familial sur les chapeaux de roue... au risque de me ronger et de m'user physiquement... je n'étais pas seule, j'avais mon homme là, tout près, vigilant, sécurisant... heureusement...
Je suis plus forte aujourd'hui qu'hier. Malgré les hauts et les bas. Je les regarde toutes les trois et je suis consciente d'être à la meilleure partie de ma vie... Les nuits blanches, les grosses fièvres, les difficultés scolaires, les bilans de santé... tout semble être plus derrière nous que devant... nous sommes au centre, à la mi-temps... après, il y aura le lycée, le bac et Julie commencera à nous échapper... nous serons alors 4 et plus 5.... c'est inconcevable et inenvisageable pour mon petit moral ... pour le moment...
Ca passe si vite... la fatigue a fini par s'échapper de mon corps de maman qui passait sans s'en apercevoir du biberon au thermomètre, du bain à la chaise haute, du jeu au calin.... lentement.... je suis de nouveau en possession de moi-même... elles se gèrent... se nourrissent, se lavent, s'habillent... sans moi... ce qui fait plus de temps pour les calins, les dialogues, les jeux, les sorties...
C'est maintenant qu'il faut en profiter, là, tout de suite...
J'en ai conscience....
Lire les témoignages de mes mamans blogueuses me rappelle chaque jour que c'était éreintant quand elles étaient petites... mais en même temps, je n'avais pas conscience que c'était une époque de leur vie si intense et si "toute à moi"... où je les avais rien que pour moi... petites poupées qu'elles étaient....
Je vais peut-être surprendre certaines, mais des fois, j'aimerais bien refaire une nuit de biberons, rien que pour revoir le regard d'une de mes filles plongé dans le mien, encore et encore... petit oeil si bleu marine, couleur océan, plein d'amour et de scintillement.... dans lequel j'aimais me noyer chaque nuit....
Avec tout ce que je sais aujourd'hui, ce serait bien de revenir en arrière, juste une fois....

mardi 18 septembre 2007

Sur ma planète...

Je sais que tout tourne autour de nous cinq. Tout le temps. Notre vie est ici un livre ouvert.... du moins je ne tourne que les pages qui m'arrangent... pas celles que je cache tout contre moi. Celles qui montrent celles et ceux qui gravitent sur ma planète. Celles que je couve, que je protège.
Pas touche? Domaine réservé?.... c'est un peu ça. Je les aime trop pour les exposer, les mélanger à ma potion blogueuse, les sortir de l'ombre...
Pourtant ils sont tout près. Ils sont toujours là pour moi. Je suis chanceuse. J'ai beaucoup d'amour autour de moi, tout le temps.
Ils sont nombreux, cela va du parent le plus proche : la (belle) maman, le (beau) papa, la (belle) soeur, le (beau) frère... la cousine, le cousin, l'oncle, la tante... l'amie, le collègue... à celle ou celui qui va me parler un beau jour sur le banc d'un parc et me dire de gentilles choses... alors que je suis pleine de fatigue et d'appréhension pour demain... au plus pur inconnu qui va me mettre un commentaire ici même et m'apporter beaucoup de joie et d'amitié... ça gravite... chaque jour... sans arrêt...
Ils viennent me lire, certains, pas beaucoup par rapport à la grandeur de la tribu que nous formons. Mais ils sont là. Peu savent que je m'use les doigts sur un clavier de façon journalière... certains n'ont pas internet... d'autres ont un âge trop avancé pour toucher à ces "petites bêtes" métalliques appelées "souris"... donc je laisse chacun aller et venir à sa guise... c'est assez déroutant de se savoir lue par quelqu'un qui vous connait comme sa poche... car il s'aperçoit que finalement, il a découvert une partie de vous qu'il ignorait... il l'exprime, a l'air surpris... et quelque part, j'en suis à me demander si je n'ai pas un peu trop poussé le bouchon et si j'ai bien fait... d'écrire ceci ou cela...
Je continue malgré tout... car je suis contaminée par le virus de l'écriture systématique, pourvu que j'ai eu dans ma journée de quoi mettre trois bafouilles... c'est vraiment bizarre...
Je suis donc bien égoïste de ne pas vous dévoiler tous au grand jour, vous, ma famille et assimilés... mais en ai-je le droit???? Et vous l'envie????
En tout cas, vous êtes dans chacun de mes mots, dans chacune de mes histoires, si vous soufflez bien sur la pellicule poussiéreuse de l'écran , vous verrez!!!! Vous êtes quelque part... si si, vous faites partie de moi...
J'espère que vous vous êtes reconnus, parce que je ne citerai pas de noms, anonymat garanti donc chhhhhhuuuuuuuuuuutttttttttttt!!!!!!!!!!

jeudi 13 septembre 2007

On the dancefloor...

Ca y est!... après la rentrée scolaire, les millions de papiers remplis, les fournitures flambant neuves, les emplois du temps en tête, les rdv de spécialistes à venir collés sur le tableau magnétique familial, voici venu le temps des activités péri-scolaires...
Je ne devance pas la demande, je l'attends. Je sais, je pourrais faire preuve d'autorité et imposer à ma progéniture une heure de sport par semaine... beaucoup le font... et disent que cela les oblige à se décoller de leurs écrans d'ordi chéris... c'est vrai... mais faudrait déjà que je montre l'exemple!!!!
Sportive, je l'ai été, à mon rythme... il y a longtemps, ouhlala, je n'ose même pas compter depuis quand je n'ai pas mis les pieds dans une salle de gym ou dans une forêt pour courir comme une pas-entraînée-du-tout, la langue pendouillante et le visage rouge écarlate prêt à dégouliner, à laisser filer... des années de passivité...
J'aimerais bien avoir un défouloir, quelque chose qui me lessive enfin vraiment... car j'en ai besoin... mais je n'aime que la... danse... et à 38 piges, ça le fait pas sur le papier d'inscription!!!! Ni en vrai d'ailleurs... avec le petit top lycra en haut, le sarouel noir en bas... le reflet immonde dans l'énorme miroir pile en face.... faut être réaliste!!!!! c'est plus de mon âge!!!!
Hier, Julie a fait son premier cours de Modern Jazz... un peu intimidée, mais elle y allait sur les conseils d'une amie qui en fait depuis longtemps... elle a été chouchoutée...
La prof est très sympa, dynamique, souriante... entendre du Mika, du Timbaland, m'a tout de suite fait comprendre que ça allait bouger, et tant mieux... ça décoiffe!
Julie a été tout de suite acceptée, dans le cours d'initiés, alors qu'elle n'a fait qu'une année de danse quand elle avait cinq ans, à Paris... elle était ravie... je suis arrivée plus tôt pour la reprendre et j'ai lorgné, en douce... Et franchement, elle aurait dû en faire depuis longtemps, elle s'en sort bien!!!!
Mais bon, fallait le temps que ça germe en elle, et surtout, qu'on se pose à un endroit pour plus de deux ans, comme elle nous l'a fait remarquer gentiment mais sûrement... le temps pour elle de se faire un groupe d'amis fidèle, de connaître sa ville... et de s'y épanouir...
Elle s'est inscrite pour deux heures la semaine... Je vais amener Zoé à son prochain cours, pour qu'elle regarde et se décide... à en faire!! C'est pas gagné, mais Zoé a un vrai sens du rythme, elle danse tout le temps, ce serait logique qu'elle se lance...
Manon trouve cela trop naze, trop fille. Normal, c'est ma Moumoune!!! Par contre, un atelier de peinture sur figurines dans le magasin de la rue piétonne, oh que oui!!!! Mais là, son papa s'en chargera... car moi, tout ce qui concerne Warcraft et cie, je suis une bille... et y a que des étudiants dans cet atelier, tous accros, tous fans de jeux de rôle... c'est un domaine masculin!!!
Chacun son truc, me direz-vous...
Et c'est bien d'avoir des enfants avec des goûts opposés...
Ceci étant fait, nous allons pouvoir nous reposer un peu sur nos lauriers et laisser filer l'année scolaire et ses activités annexes... et ô miracle, Jenfi et moi avons décidé de faire de la marche rapide le ... samedi matin... histoire de se bouger un peu!
C'est bien joli d'envoyer les mômes au sport, montrons l'exemple!
euh, pour samedi là, c'est rapé, j'ai le repas d'anniversaire de Manon à préparer... on reporte!!!!

lundi 10 septembre 2007

motivée!!!!

Et oui, je ne peux pas ne pas l'être. Je dois lever le voile. Faire taire la rumeur. Celle que j'ai lancé dans mon billet "démotivée"...
Je l'ai dit, les parents que j'avais vu en avril dernier étaient adorables...
J'avais eu des nouvelles régulières...
Puis plus rien...
Puis un numéro de téléphone mis aux oubliettes...
Le téléphone a sonné aujourd'hui. Plusieurs fois. D'abord parce qu'une maman voulait me voir ce matin pour envisager la garde de son titounet à partir de mi-novembre... (elle est venue)... puis parce qu'une amie à moi (à qui j'avais raconté ma peur de ne pas retrouver mon gentil couple d'avril) voulait que je rentre en contact avec une prof de fac en recherche desespérée de nounou (mais attention, une nounou qui soit recommandée par cette amie sinon même pas en rêve...j'ai donc donné mes coordonnées).... puis un collègue de mon homme lui est tombé dessus entre deux portes dans un couloir, cet après-midi, pour lui dire "dis-donc, ta femme, elle a une place de libre????????!!!!! j'te dis ça parce que la directrice de la crèche m'a dit qu'il fallait que je m'oriente vers un autre mode de garde, mon fils pleure toute la journée!!!!".... dingue, non????
Moi je dis, journée mémorable. Je me suis sentie dans la peau de la reine d'Angleterre, adulée, plébiscitée... mais pas vraiment approchée... juste entr'aperçue...
Le téléphone a encore sonné. Ce soir à 18h.... la voix douce de la jolie maman d'avril a résonné. Rassurante.
Elle ne m'a pas oubliée. La jolie puce est née. Elle est merveilleuse.
L'accouchement a juste pris une tournure dramatique. Du point de vue de la maman. La péridurale a fait un dégât moteur, assez conséquent... d'où la durée d'hospitaisation rallongée et le manque de nouvelles...
Les détails appartiennent à ses parents adorables.
J'ai fait un choix, de la fidélité... Cette maman va se soigner, cela prendra le temps qu'il faut...Je vais l'attendre et l'accompagner...
Toutes les réponses à mes questions sont arrivées aujourd'hui...
Le destin était au rendez-vous... pour me ramener ma jolie famille juste à temps...

dimanche 9 septembre 2007

Cocooning

J'aime être une larve inerte sur mon canapé, un café noir sur ma table basse, un gros coussin en velours sous la nuque... à me regarder un "d&co" enregistré il y a quelques jours...
Ce n'est pas tout le temps, oh que non! En semaine, je suis plutôt du genre "speedy Gonzales", trop affairée avec ma marmaille biologique et rapportée... mais quand c'est le week-end, il faut que je fasse ma pause si-y a-quelqu'un-qui-me-parle-j'entends-rien- afin d'être opérationnelle le lundi...
Aujourd'hui, je l'ai faite, mais devant les déco boys, autre émission qui me donne envie de tout repeindre du sol au plafond et de me débarrasser de mes bibelots inutiles... cela m'a donné l"idée de vous parler de ce que j'aime, en déco. Afin de revenir à ma vie actuelle, et de vous faire comprendre que ce sont toutes ces choses légères et quotidiennes qui suffisent à faire mon bonheur... que je suis une femme assez simple, sans chichis, qui aime son intérieur, mais qui ne dépensera pas des milles et des cents dedans... primo parce que je ne les ai pas, secundo parce que j'exerce un travail à domicile donc déco rime avec incassable et pratique, et tercio parce que j'aime changer la disposition de mes pièces et leurs couleurs un peu trop souvent!!!!
Bien sûr, j'ai des rêves et des achats en vue... virer le salon de jardin en plastique me titille... mais je n'arrive pas à me départager entre chaises en fer forgé et table en céramique... ou le même concept en teck...
J'aime le wengé, mais n'est-ce pas un peu ce que tout le monde met en ce moment????
A me lire, vous avez deviné que je suis très "nomade" dans ma tête... J'aime l'ethnique...
Je suis cependant toujours émerveillée de rentrer chez des copines qui ont su faire de leurs maisons un endroit douillet, chaleureux et charmant... Cet été, je me suis régalée. J'ai eu la chance d'amener Zoé jouer chez des amies et de me voir offrir de délicieuses tasses de thé, soit sous une véranda magnifique où le beige et le chocolat régnaient sur des canapés en rotin.... soit sur une terrasse en bois où les plantes donnaient une touche de jungle parmi des coussins turquoises et anis disposés sur les fauteuils en teck... soit au bord d"une piscine magnifique où bananier et palmier me chatouillaient les épaules... je trouve que chaque intérieur reflète la personnalité de son hôte et j'aime à regarder les petits détails, les créations personnelles, les astuces malignes...
Rien de tel pour comprendre comment vit la famille qui niche sous ce toit...
Je sais que certains commencent à bien connaître ma personnalité... je me suis donc amusée à suivre ma Zoé dans ses délires photographiques, que je qualifierais de "diaporama à la Rain Man"... ceux qui ont vu le film se souviennent forçément du générique de fin, où l'on voit toutes les photos prises par ce bouleversant autiste à partir de la voiture de son frère...
je vous laisse seuls juges... pour capter un peu de chez nous... sans vraiment tout voir...
Pour le côté "jardin", mon homme a fait un très beau billet à ce sujet, et il a pris lui-même les photos... bien plus réussies que celles-ci...
Allez, comme dirait PPD, je vous laisse et "à tchao bonsoir!"...

jeudi 6 septembre 2007

Pas de printemps pour Marnie....

C'est un film d'Hitchcock... vous le connaissez peut-être.. Marnie, c'est un peu moi...
Vous le savez, j'ai souvent trouvé du réconfort dans ce monde parallèle qui trônait dans un petit carré de lumière dans le salon familial... ce réconfort, j'en avais besoin. Il n'a pas forçément été là au moment où les mauvaises choses me sont arrivées, ou les coups sont tombés... Il l'a été bien après. Et m'a permis de me reconstruire, de rêver...
J'ai oublié de rêver pendant les premières nuits de ma vie, trop occupée à écouter si le coeur de ma maman battait encore, l'oreille collée contre le mur, le long de ma tête de lit...
Quand je savais que la violence de mon père perdait en intensité, que l'alcool commençait à flirter avec son sommeil, je me mettais sous la couverture, apaisée... mais bien souvent mon père venait finir sa nuit dans ma chambre, privé de l'accès à la sienne... ma maman s'était barricadée, enfermée, protégée... dans la pièce voisine... la chambre parentale...
J'étais alors pétrifiée... et j'attendais que le jour se lève...
Neuf années à vivre un quotidien fait d'autorité, de sermonts, de violence verbale... De mon retour de l'école au souper le soir... Neuf années à voir ma maman prendre des coups sans justification... Juste parce qu'une bouteille de vin avait donné une force décuplée à mon père et que cela lui permettait de faire régner sa loi chaque soir de notre vie...
Neuf années à demander à ma mère en l'embrassant le soir si elle sera là le lendemain à mon réveil...
Neuf années à la voir le matin au petit déjeuner soit avec des grosses lunettes noires, soit avec des hématomes sur le visage, soit avec une bouche gonflée qui n'ose plus s'ouvrir de peur d'y laisser apparaître un autre trou laissé par des dents tombées depuis quelques heures...
Neuf années à espérer que tout s'arrête car l'échelle de la violence allait crescendo et ne pressentait rien de bon...
Neuf années à pressentir quelque chose... à fermer les yeux très fort pour le chasser de mes peurs...
Neuf années, car en juin 1978, un vendredi 13, le sang a coulé plus que d'habitude...
Tout a commencé dès ma rentrée de l'école, à 16h30...
Mon père était déjà là, ma maman préparait le goûter...
Il faisait chaud... Mon frère et moi avions eu pour consigne de ne pas sortir de nos chambres...
Aucun son ne sortait de notre bouche... nous attendions.... dans un coin...
Ma mère subissait des violences dites habituelles, là bas, dans la cuisine...
Puis elle a hurlé...
Nous sommes arrivés en courant...
Mon père lui avait déversé la casserole de lait bouillant sur elle...
Elle pleurait...
Sur la table de cuisine, le pain grillé attendait, près d'un long couteau...
Elle est devenue quelqu'un d'autre...
Le sang s'est répandu partout...
Mon père tombait pour la première fois sous les coups...
Mon frère a freiné le bras desarticulé de ma mère, qui a alors repris ses esprits et s'est arrêtée net...
Mon père s'est effondré au fond de la cuisine, j'étais debout, immobile, à l'autre bout, à regarder fixement son abdomen flasque....
Le rouge arrivait jusqu'à mes pieds... De lui à moi...
Ce rouge n'est jamais parti de ma mémoire....
Cela n'arrive pas qu'à moi. Je vous raconte cela ce soir car je me sens prête à le faire. Je sais que vous ne me jugerez pas... ni ma mère qui était en légitime défense.... ni mon père qui avait "choisi" de boire depuis l'âge de ses quatorze ans, parce que c'était le seul moyen pour lui d'oublier qu'il était orphelin et qu'il était élévé par sa grand-mère, propriétaire d'un bar....
Ma mère a toujours été une maman formidable... Je l'aime tendrement...
Mon père restera toujours mon papa... Il a payé cher son addiction pour l'alcool et la cigarette... Il est décédé d'un cancer poumon-foie à 47 ans... Je l'aime, mais il ne l'a jamais su...
Lui non plus ne m'a jamais dit qu'il m'aimait, mais je le sais....
Et c'est tout ce qui compte....

samedi 1 septembre 2007

Paris

Je n'y suis pas née. Que les choses soient bien claires et répétées s'il le faut : je suis normande! Vous savez, les plages du débarquement, le Mont Saint-Michel, Deauville, Jeanne d'Arc... ça vous parle un petit peu.... un tout petit peu.....?????
Bah c'est chez moi!!!! Mes racines, mes origines, mon accent "mélodieux", je les dois à ma bonne vieille ville du Havre, mon fief, ma famille, mon port.... d'attache....
Et quoique que je fasse, je resterai toujours l'enfant du pays.
Cela ne veut pas dire que je suis fidèle. Il est difficile de faire carrière dans une ville particulièrement touchée par le chômage et le desoeuvrement... comme la mienne... les perspectives d'avenir n'ont jamais fait tilt dans ma tête et j'ai rapidement compris que si je voulais un travail, sûr, de suite... seule la capitale à deux heures de là était en mesure de me l'apporter... les concours de la fonction publique m'ont fait les yeux doux... c'était sous-entendu direction Paname, et ça n'a pas loupé... au revoir petite ville de province endormie, au revoir papa, maman, mamie, frérot, cousins et amis... J'ai débarqué avec ma valoche à la fin du mois d'août 91... toute jeunette et toute petite... aux pieds d'une tour du 13ème arrondissement... censée abriter la chambre qui me servirait de "foyer" le temps que je trouve un logement....
Paris m'effrayait. Pour les provinciaux, c'est le symbole du stress et de l'étouffement urbain par excellence... Y aller faire du shopping avec ma famille quand j'étais ado était une journée synonyme de fatigue et de tourmente : lire les plans du métro, se faufiler dans la Samaritaine ou les Halles, faire les quais, tenter les Champs Elysées et son Virgin megastore... Tout était foule, chaleur, bruit et précipitation. Revenir le soir en province nous semblait être le bonheur total, le calme, l'apaisement, la verdure, la mer... et on se disait dans nos têtes bourdonnantes que jamais, ô grand jamais on ne pourrait vivre dans une telle ville... que les parisiens étaient des gens gris et sans âme qui dormaient dans le métro et courraient sur les trotoirs... le coeur à cent à l'heure...
Et pourtant...
Paris est une ville merveilleuse. Elle est dans mon coeur à jamais et j'y ai vécu les plus belles années de ma vie... 10 années... Où je suis passée de jeune fille vivant en concubinage avec mon Jenfi, à femme mariée, puis à maman.... J'y ai connu ma vie de guichetière à la Poste, un congé parental et ma première garde d'enfant ... j'y ai tout fait... dans un tourbillon sans fin... au rythme de cette capitale qui ne s'arrête jamais...
j'ai traîné dans les restos, les cinés, les salles de concerts et de spectacles du temps où je n'avais que moi à trimbaler, frivole, insouciante... j'y ai marché à en user des paires de godasses plus que j'en avais l'habitude, sur les quais, sur les boulevards, dans les couloirs du métro... dans les parcs, les musées, les magasins, les monuments....
Je garde un souvenir ému et rêveur du 12ème arrondissement, où j'ai été nommée en tant que fonctionnaire, où nous avons loué notre premier 25m² Jenfi et moi, tout près de l'hopital Trousseau, à la limite de St Mandé... Et où nous sommes revenus vivre après la naissance de Manon, en plein quartier d'Aligre... mon coup de coeur, mon chez moi....
Jenfi travaillait près du Canal St Martin, nous y passions des soirées à se promener... j'allais le chercher au travail, nous mangions à emporter et nous naviguions dans les rues surpeuplées du 11ème, dans le petit quartier de la rue de la Roquette que j'aimais tant, près de la Bastille...
Paris n'a jamais été synonyme de fatigue et de brouhaha, parce que nous avions un pied à terre à nous, une vie de quartier géniale, des voisins prévenants... A Paris, tout le monde se parle, sur le quai du métro, dans un rayon de supermarché, sur la pelouse d'un parc... Tout le monde est déraciné et tout le monde se sent comme appartenant à une même et grande famille... Je ne me suis jamais sentie en insécurité car la vie y est permanente et personne ne fait rien d'autre que flâner, faire la fête, manger... Quand il est tard....
Paris offre toutes les possibilités de vie, rien ne semble inaccessible...
Tout se complique quand arrivent les enfants, le coût de la vie est excessif, les loyers délirants... Les sorties sont tentantes mais il faut pouvoir les assumer... surtout quand le nombre des enfants atteint trois et qu'acheter une voiture s'impose... Louer un parking grève le budget et le manque de facilité à se faufiler avec une poussette double et une mouflette accrochée à côté commence à peser... Tout devient corvée et tout ressemble à un amas de poussière et de blocs successifs... Le ciel bleu qu'on ne cherchait pas à voir quand on vivait en souterrain, qu'on travaillait et qu'on déboulait, semble soudain vital et Paris énerve... lasse... et pousse vers la sortie...
Nous avons tiré notre révérence en 2001, et passons depuis d'une ville à l'autre... Rouen, Le Havre, Bordeaux... Tout va au gré des suppressions de poste et des appels à candidature... Est-ce que Paris nous reverra un jour? rien n'est impossible... Jenfi et moi avons convenu que seule une mutation à l'étranger nous fera partir d'ici... Sinon ce sera retour à la case départ...